Ceci est la traduction française de
l'article paru dans le
Time Magazine le 6 Mai 1991, pages
50 et suivantes. Rappelons que cet article a été attaqué
sans relâche par la scientologie qui avait porté plainte
pour "diffamation". Elle a perdu toutes les étapes
des procès, de 1991 à 2001, le dernier épisode
s'est passé devant la Cour Suprème de Californie (cf
en fin d'article).
Rapport spécial - Copyright (c) 1991 TIME MAGAZINE et (c)1997
pour Time Magazine et Roger GONNET pour la traduction française.
Vies détruites. Fortunes envolées.
Crimes fédéraux. La Scientologie se pose en religion
mais n'est en fait qu' une escroquerie brutale et complète
- et cherchant à infiltrer la société.
par Richard Behar
Suicide - Le 1er Amendement
sert de bouclier - Rackett - Stars
et idoles - Revenus de l'affaire -
Trucage "best-sellers" - Hubbard
- Explications de la "technologie
" - Le 'tout-religieux' - Hubbard-le-voleur
- Tarifs de leurs "services"
- Comble de cupidité - Espionnage
de clients -
Influences diverses - Sciento,
psychiatrie et Prozac - Rockfeller - Soins
sciento - Anti-drogues?
Escroqueries financières - Steven
Fishman - Sciento et édition - Ecraser
"l'ennemi" - Avocats: Maître Michael
Flynn - Sciento et le Fisc - Sciento
à l'étranger - Chantage et sciento.
et escrocs - Sciento à
l'étranger - La scientologie et l'auteur
Les apparences montraient que Noah Lottick
de Kingtson, Pennsylvanie, avait été un garçon
normal de 24 ans, heureux de vivre et cherchant sa place au soleil.
Le dernier jour de Juin dernier, ses parents étaient effondrés
d'un chagrin quasiment catatonique en venant chercher le corps de
leur fils à New York. Ce jeune universitaire engagé
dans des études de russe avait sauté par la fenètre
du 10e étage de l'Hotel Milford Plaza; il avait rebondi sur
le toit de tissus d'une limousine.
Lorsque la police arriva, ses doigts se recroquevillaient sur 171
dollars, le seul argent qu'il n'ait pas encore donné à
l' église de Scientologie, ce groupe philosophique destiné
à "s'aider soi-même" qu'il avait rencontré
quelques sept mois auparavant. Sa mort a poussé son père
Edward, médecin, à entamer ses propres enquètes
sur l'église. "Nous pensions que la scientologie était
une genre d' Institut Carnegie" a-t'il dit "mais je crois
désormais qu'il s'agit d'une école pour psychopathes".
Leurs prétendues thérapies sont des manipulations. Ils
prennent les meilleurs et les plus brillants, puis les détruisent."
Les Lottick veulent porter plainte contre l'église qui a contribué
à la mort de leur fils, mais cette idée les a effrayés.
Depuis près de quarante ans, la grosse affaire scientologue
se fait un bouclier du Premier Amendement
# et se cache derrière une batterie d 'avocats criminalistes
excessivement bien payés ou de détectives fuyants. [#
le Premier amendement de la constitution américaine garantit
la liberté de religion et la non-interférence du gouvernement
dans les religions] L' Eglise de Scientologie est l'oeuvre de l'écrivain
de science-fiction L. Ron Hubbard; elle a pour but de "mettre
au clair" les gens - leur ôter leurs malheurs - et se définit
elle-même comme une religion.
L'église est en fait un énorme racket
extrèmement profitable qui survit en intimidant ses adeptes
et ses critiques d'après un modèle assez maffieux. Il
y eût quelques époques au cours de la dernière
décade au cours desquelles les poursuites engagées contre
la scientologie semblaient en faire reculer la menace. Onze scientologues
du haut de la pyramide, dont la femme de Hubbard, furent expédiés
en prison au début des années 80 pour cambriolage, infiltration
et écoutes téléphoniques de plus de cent agences
privées ou gouvernementales, afin d' interrompre leurs enquètes
sur la secte. Au cours des dernières années, des centaines
d' anciens adhérents à la scientologie ont quitté
l'église et l'ont critiquée; certains ont porté
plainte pour violences physiques ou mentales. Certains ont gagné
leurs procès; d'autres ont accepté des compromis pour
des montants supérieurs à 500 000 dollars. Dans divers
cas, les juges ont estimé l'église "paranoïde
et schizophrène", ou encore "corrompue, sinistre
et dangereuse". L'outrage et les poursuites n'ont cependant pas
réussi à écraser la scientologie.
Ce groupe, qui prétend avoir 700 centres dans 65 pays, menace
plus que jamais insideusement et hypocritement. La Scientologie tente
de prendre le courant, une stratégie qui a mis le feu à
une nouvelle campagne de poursuites contre elle, visant à lui
faire respecter la loi. De nombreux adeptes ont été
accusés de commettre des escroqueries financières, alors
que l'église continue d'attirer de nouvelles proies grâce
à un vaste front de groupes (sociétés, publicité,
soins ou éducation). A Hollywood, la scientologie a amassé
une bonne liste d' adeptes, les stars étalons, par un recrutement
agressif qui les envoie se faire chouchouter dans les "Centres
de Célébrités" de l'église, une sorte
de chaîne de clubs offrant un entraînement et des conseils
coûteux, auxquels s'ajoutent des conseils de carrière.
Parmi ces adeptes on trouve des idoles de l'écran
comme John Travolta, Tom Cruise, les actrices Kristie Alley, Mimi
Rogers et Anne Archer, le Maire de Palm Springs et l'acteur Sonny
Bono, le jazzman Chick Corea et même Nancy Cartwright ou la
célèbre voix de dessins animés Bart Simpson.
Les membres ordinaires n'ont néanmoins pas droit à une
scientologie aussi reluisante. Le Réseau de Prise de Conscience
des Sectes (C.A.N.) dont les 23 divisions dénoncent quelques
200 sectes de "contrôle mental" affirme qu' aucune
autre secte ne provoque autant d'appels à l'aide que la scientologie.
Cynthia Kisser, directrice du réseau dont le QG est à
Chicago, dit ceci: "La Scientologie est sans nul doute le plus
brutal, le plus classiquement terroriste, le plus lucratif et le plus
procédurier de tous les groupes sectaires qu'ait jamais vu
ce pays. Aucune secte ne tire plus d'argent à ses membres."
Vicky Aznaran, l'un des six personnages clé de la scientologie
jusqu'à ce qu' elle en file en 1987, ajoute: "C'est une
organisation criminelle, d'un bout de l'année à l'autre;
des tueurs en série comme Jim et Tammy Bakker font figure de
gamins de maternelle, par comparaison."
Pour comprendre l'étendue du phénomène, TIME
a mené plus de 150 interviews et lu des centaines de pages
d'attendus de jugements et de documents internes de la secte. Les
officiels de l'église ont refusé de répondre.
L'enquète profile l'image d'un business dépravé
mais cupide. La plupart des sectes ont échoué à
passer le cap de la mort de leur fondateur, mais la scientologie a
réussi à prospérer depuis la disparition d' Hubbard
en 1986.
Dans les pièces jointes à un
dossier de justice, l'une des multiples entités légales
de la secte (le RTC, ou Centre de Technologie Religieuse) indiquait
503 millions de dollars de revenus pour 1987. Les repentis de très
haut niveau signalent que l'organisation apparentée aurait
détourné environ 400 millions de dollars dans des comptes
en banque du Liechtenstein, de Suisse ou de Chypre. La Scientologie
dispose probablement d'environ 50 000 membres actifs, bien moins que
les 8 millions qu'elle prétend; leur chiffre gonflé
sonne pourtant vrai, car on peut estimer que des millions de gens
ont été influencés d'une façon ou d'une
autre par ses activités. La Scientologie est sous la coupe
de David Miscavige, 31 ans, éjecté du lycée,
et scientologue de seconde génération. Les repentis
le décrivent sournois, brutal, et si paranoïaque qu'il
garde toujours un plastique tendu sur ses verres d'eau. Son obsession
est de parvenir à rendre la scientologie crédible avant
l'an 2000.
Quelques tactiques utilisées par le groupe: - Se servir de
la puissante société Hill et Knowlton pour tâcher
de faire oublier l'image globale de groupe marginal. - Joindre des
noms aussi prestigieux que Pepsi et Sony comme sponsors du jeu "Bonne
Volonté" de Ted Turner. - Acheter
de grandes quantités de ses propres livres dans les librairies
pour faire passer ses ouvrages dans les listes de best-sellers. -
Faire passer de pleines pages d'annonces publicitaires dans des revues
comme Newsweek et Business Week, en nommant la scientologie une "philosophie",
acheter des quantités de passages TV ou dans les journaux pour
vendre une pléthore de livres de la secte. - Recruter des professionnels
riches et respectables au moyen de pages de consultation sur le WEB
(Internet) - pages silencieuses quant à leur filiation scientologique..
Le fondateur de cette entreprise était en partie conteur, en
partie escroc.
Né en 1911 dans le Nebraska, Hubbard
a servi durant la deuxième guerre mondiale; il s'est très
vite plaint ensuite de ses "tendances suicidaires" et de
son "mental sérieusement perturbé" auprès
de l'administration des anciens combattants. Il n'avait qu' un relatif
succès comme écrivain de science-fiction bas de gamme.
Des années après, l'église le décrivait
en "héros de la Seconde Guerre Mondiale, très décoré,
qui en serait sorti invalide et aveugle, ayant été deux
fois déclaré mort... et miraculeusement soigné
grâce à...la Scientologie! Le diplôme de Doctorat
de "l'Université des Séquoias" était
un faux commandé par courrier. En 1984, lors d'un procès
de la scientologie contre l'écrivain d'une biographie (d' Hubbard),
un juge californien a jugé Hubbard "menteur pathologique".
Hubbard a écrit un "texte sacré" de scientologie
en 1950: Dianétique, la science moderne de la santé
mentale [renommé Dianétique, la Puissance de la Pensée
sur le Corps, ndt]. Il introduisait alors une technique psychothérapeutique
brute qu'il appella "l'auditing" (aussi appelée audition
en français). Il créa par ailleurs un détecteur
de mensonge simplifié (l'électromètre ou E-meter)
destiné à mesurer les changements électriques
de résisitance de la peau pendant la discussion de détails
intimes du passé avec le patient.
Hubbard disait que les misères
proviennent des aberrations mentales enregistrées dans le passé,
des sortes de traumatismes (qu'il nomme engrammes). Les séances
de conseils avec l' E-meter (électromètre), disait-il,
pouvaient faire sauter les engrammes, soigner la cécité,
et même améliorer l'intellignece et la beauté.
Hubbard n'a cessé d'ajouter des étapes de plus en plus
coûteuses que ses adeptes devaient emprunter. En 1960, le gourou
décréta que les humains sont en réalité
constitués de "conglomérats d'esprits" (qu'il
appelle des thétans) qui auraient été exilés
sur terre par un empereur cruel de la galaxie nommé Xenu. Bien
entendu, il fallait aussi auditer ces thétans (supplémentaires!).
Une décision interne de l' IRS (Internal Revenue Service, le
fisc américain) a privé l'église de son exemption
d' impôts. Une cours fédérale a décrété
en 1971 que les prétentions médicales d' Hubbard n'étaient
que fichaises et que l'audition avec électromètre ne
pouvait mériter l'appellation de traîtement scientifique.
Hubbard a réagi en fabriquant du
tout-religieux, tentant d'obtenir la protection du Premier Amendement
pour les rites étranges de la scientologie. Ses "conseillers"
ont commencé à porter des habits cléricaux; on
a construit des "chapelles", les Franchises [accordées
par la secte contre espèces et pourcentages] sont devenues
des "Missions", les honoraires des "Donations fixées",
et la comique cosmologie hubbardienne écrite fut rebaptisée
"écrits sacrés". Au début des années
1970, l' IRS a mené ses propres séances d'audit des
comptes et prouvé qu' Hubbard écumait des millions de
dollars provenant de l'église, et les envoyait par diverses
sociétés bidon à Panama ou dans des comptes en
Suisse. Les scientologues ont en outre volé des documents à
l' IRS, expédié de fausses déclarations au fisc
et harcelé les fonctionnaires du centre des impôts.
Fin 1985, des repentis de haute volée ont accusé Hubbard
d'avoir volé plus de 200 millions
de dollars à l'église: l' IRS a cherché à
poursuivre Hubbard pour fraude fiscale. Les membres de la secte ont
travaillé jour et nuit pour mettre en lambeaux les documents
que cherchait l' IRS, comme l'a dénoncé le repenti Aznaran
qui faisait alors partie de l'opération. Hubbard, qui se cachait
depuis 5 ans, est mort avant que la poursuite criminelle ait pu être
éxécutée. Désormais, l'église invente
de nouveaux services coûteux; elle y met le même zèle
que son fondateur. La doctrine scientologique prône le fait
qu'il y a de graves risques, même pour une personne devenue
"claire et libérée de ses engrammes" de ne
pas aller sur les niveaux supérieurs encore plus chers.
D'après la dernière tarification
de l'église, les "recrues" (Hubbard les appelle des
"viandes crues") prennent des séances pouvant atteindre
1000 dollars de l'heure, soit 12500 $ pour une "intensive"
de 12h30 (soit en francs de l'époque, 6000 F de l'heure). Les
psychiâtres disent que ces séances peuvent provoquer
une euphorie contrôlant le mental, qui poussera les gens à
en demander davantage. Pour payer ces honoraires, les arrivants peuvent
gagner des "commissions" en recrutant de nouveaux membres,
en devenant eux-mêmes auditeurs (Miscavige l'est devenu à
douze ans) ou en rejoignant le staff (le personnel) de l'église,
ce qui permet de recevoir de l'audition "gratuite"... en
échange de contrats d'un milliard d'années de labeur!
"Assurez-vous que des quantités de corps entrent dans
la boutique", implorait Hubbard dans un de ses bulletins au staff.
"Faites de l'argent, faites davantage d'argent... peu importe
comment vous les amenez, ou pourquoi ils viennent, faites-le, tout
simplement."
Harriet Baker a appris à la dure les manières de vendre
la religion scientologue. Lorsqu'elle perdit son mari d'un cancer,
à 73 ans, un scientologue s'amena chez elle à Los Angeles
pour lui fourguer un "paquet" à 1300 dollars "pour
la guérir de son chagrin". Quelques 15000 dollars plus
tard, les scientologues découvrirent que la maison n'était
pas hypothéquée. Ils arrangèrent un prèt
sur hypothèques de 45000 dollars, qu'ils la forcèrent
à leur donner pour acheter davantage d' audition; ça
dura jusqu'au moment où les enfants de Madame Baker la firent
ressurgir de son brouillard. Fin Juin, elle a exigé le remboursement
de 27000 dollars de services non reçus: deux scientologues
armés d'un électromètre sont aussitôt arrivés
sans rendez-vous chez elle pour l'interroger. Mme Baker n'a jamais
récupéré son argent et a dû vendre sa maison
en Septembre.
Avant que Noah Lottick ne se donne la mort, il avait versé
plus de 5000 dollars pour acheter des services à l'église.
Son comportement devenait bizarre. Il a dit une fois à ses
parents que les scientologues pouvaient lire dans la tête des
autres. Lorsque son père souffrit d'un gros infarctus, il insista
sur le fait que c'était psychosomatique. Cinq jours avant de
sauter dans le vide, Noah fit irruption chez ses parents en leur demandant
pour quoi "ils répandaient des rumeurs mensongères
sur son compte" - une illusion qui poussa son père à
appeler un psychiâtre. C'était déjà trop
tard. Sur un bouquet de fleurs offert à ses funérailles,
on pouvait lire "De la part des amis de Noah en Dianétique";
mais aucun des membres de la secte n'a pointé le nez. Une semaine
plus tard, les officiels du centre déroulaient le tapis rouge
de leur centre aux parents de Noah.
Un des patrons de l'affaire leur a dit que Noah
était encore au centre quelques heures avant sa mort, mais
cette version a été niée après l'identification
du corps. Pire à dire, la secte a même lésiné
à rendre aux parents les 3000 $ que Noah avait encore sur son
compte dans l'affaire: ils insistaient sur le fait qu'il "s'agissait
d'une donation" de leur fils. L'église a inventé
des centaines de services et de marchandises pour lesquelles elle
exige des "donations". Avez-vous quelque difficulté
à avancer sur leur "Pont", c'est à dire, sur
leur échelle d'illumination? Alors, on peut "revoir"
votre cas pour un petit 1250 $. Voulez-vous savoir pourquoi les "thétans"
sont coincés dans l'univers phyisque? Essayez donc les 52 cassettes
du "Philadelphia Doctorate's Course"enregistrées
en 1952, pour 5225 $ (environ 30000 F, soit 600 F la conférence,
ndt). Vous avez aussi, pour les collectionneurs, la série de
22 livres reliés cuir portant sur des sujets allant des radiations
à l'éthique scientologue, pour seulement 10000 F.
Afin de leurrer des adeptes plus riches et sophistiqués, la
scientologie fait appel à une vaste série d'escroqueries
financières et de groupes de façade, parmi lesquels
on trouvera:
- Les CONSEILS: Sterling Management System, formé en 1983,
a récemment été citée comme une des entreprises
ayant un des plus forts taux de croissance (revenus estimatifs en
88: 20 millions de dollars) Sterling expédie régulièrement
à ses abonnés (triés parmi les professions médicales,
essentiellement dentistes) une lettre gratuite leur promettant d'
importantes augmentations de leurs rentrées. La société
offre des séminaires et des cours qui coûtent généralement
dans les 10000 dollars. Le but véritable et caché de
Sterling, c'est d' attirer cette clientèle en scientologie.
"L' église ayant un produit pourri, dit Peter Georgiades,
avocat qui représente les victimes de Sterling. "Sterling
appâte puis redistribue ailleurs".
Le fondateur de Sterling, Gregory Hugues, fait maintenant l'objet
d'une enquète de la part du Conseil des Dentistes Californiens
pour incompétence. Neuf poursuites sont en cours pour incurie
professionnelle (7 autres ont été réglées
à l'amiable), elles concernent surtout des travaux d'orthodontie
effectués sur des enfants. De nombreux dentistes ont été
attirés dans la secte contre leur gré, et ont porté
plainte ou menacent de le faire. Le dentiste Robert Geary de Medina
(Ohio), qui a acheté un séminaire à Sterling
en 1988 a subi "les tactiques de pressions les plus extrèmes
qu'il ait jamais rencontré". Les officiels de Sterling
ont dit à Geary qu'ils n'avaient aucun rapport avec la scientologie,
dit'il, mais Geary affirme qu'ils l'ont convaincu, lui et sa femme
Dorothée, que leurs problèmes nécessitaient l'audition.
En cinq mois, Geary a dépensé 130000 $ pour des services,
plus 50 000 pour des "livres reliés à l'or, ayant
valeur de placement", autographés d'Hubbard.
Geary dit que non seulement les scientologues ont appelé sa
banque pour augmenter le crédit de sa carte bancaire, mais
qu'ils ont de surcroît imité sa signature pour faire
un retrait de 20000 $. "C'était dingue, se souvient-il;
"Je ne pouvais même pas obtenir une quelconque preuve de
leur part sur ce que je payais!". A une période, Geary
dit que les scientologues ont gardé sa femme en otage dans
une cabane de montagne, après une hospitalisation suite à
une crise nerveuse.
En Octobre dernier, Sterling annonçait
une mauvaise nouvelle à un autre dentiste, M. Gower Rowe de
Gasden, Alaska, et à sa femme Dee. Les tests montraient que
s'ils n'achetaient pas d'audition, leur cabinet pérécliterait,
et Dee violerait un jour leurs enfants. Le mois suivant, les Dee s'envolèrent
pour Glendale, en Californie, où ils faisaient l'aller-retour
entre leur hotel et le centre de Dianétique. "Nous avions
l'impression de gens brillants, tellement ils semblaient savoir de
choses sur notre compte, se souvient Dee; "puis nous avons alors
remarqué que notre chambre était sur micro"...
Ayant filé du centre mais délestés de 23000 dollars,
les Rowes ont dit qu'ils avaient été pourchassés
par des scientologues à pied et en voiture. Les dentistes ne
sont pas seuls à risquer: la scientologie s'attaque aussi aux
pédiatres, aux chiropracteurs et aux vétérinaires.
Un front sciento, la "fondation de la Voie du Bonheur"
a distribué 3,5 millions d'exemplaires d'une brochure d' Hubbard
sur la morale, à des millliers de groupes d'enfants dans des
dizaines de pays. L'église appelle ça le "plus
grand projet de dissémination de l'histoire scientologue".
Applied Scholastics (en France : GAME, cad. groupement d'amélioration
des méthodes d'enseignement): c'est le nom porté par
un autre front qui cherche à faire adopter un programme pédagogique
dans les écoles publiques, surtout lorsqu'il s'agit d'écoles
peuplées par les minorités. Ce groupe projette ausi
un campus de 400 hectares ou il entraînerait des éducateurs
aux diverses méthodes hubbardiennes. Un autre groupe dont l'appelation
ne doit rien au hasard se nomme "Comité des Citoyens pour
les Droits de l'Homme": il a surtout pour but de faire la guerre
aux psychiâtres, qui sont les principaux concurrents de la secte
[selon elle! ndt]. Le Comité cherche
surtout à faire des rapports pour discréditer la psychiatrie
et le domaine de la santé mentale en général.
Il est en guerre ouverte avec les Laboratoires Lilly, les créateurs
du Prozac, ce médicament qui domine les best-sellers parmi
les anti-dépresseurs. En dépit des preuves concrètes,
les membres de ce groupe, qui se sont nommés "destructeurs
de la psy", prétendent que le Prozac entraîne le
suicide ou le crime. Grâce à des mailings importants,
à des interventions dans des débats et à un sit-in
continu [harcèlement des élus, ndt] , les gens du CCDH
ont réussi à enflammer quantités de poursuites
contre Lilly. Un autre groupe lié à la sciento est "l'association
des hommes d'affaires américains Inquiets". Il organise
des rassemblements anti-drogues et donne des récompenses de
5000 $ aux écoles comme méthode pour y recruter des
étudiants et y acquérir les faveurs de l'enseignement.
En Virgine, en 1987, le sénateur John
D. Rockfeller IV a par mégarde recommandé cette association
au Sénat. En Août dernier, l'auteur Alex Haley donnait
le ton des conférences successives lors du banquet annuel de
ce groupe à Los Angeles; comme il l'a dit ensuite:"Je
ne savais pas grand chose de ce groupe: je suis Méthodiste
de religion." L'ignorance sur la scientologie peut devenir embarrassante:
il y a deux mois, le gouverneur de l'Illinois Jim Edgar a fait la
remarque que "le fondateur de la scientologie ayant résolu
le problème de l'aberration humaine, le 13 Mars serait décrété
"Jour de L. Ron Hubbard". Il s'en est excusé peu
après, quand il a appris qui étéait Hubbard.
"HealthMed" est une chaîne de cliniques qu'un scientologue
dirige; elle promeut un usage excessif et éreintant de sauna,
de vitamines et d'exercices, fabriqué par Hubbard pour "purifier
le corps". Les experts dénoncent ce régime comme
vulgaire tricherie; il est potentiellement dangereux, mais cela n'empèche
pas HealthMed de solliciter les Comités d'entreprises ou les
services publics pour trouver de la clientèle. La chaîne
est très liée par un ouvrage nouveau "Régime
pour une planète empoisonnée", du journaliste David
Steinman, qui conclut que quantité d' aliments sont dangereux
(par exemple, les cacahuètes, le poisson, les pèches
et certains fromages). Le Professeur de Chirurgie C. Everett Coop
a qualifié l'oeuvre de "poubelle" et la FDA (Administration
des Aliments et Drogues, ndt) a publié une note expliquant
que Steinmann avait triché sur ce que la FDA avait écrit.
"HealthMed est une passerelle vers la scientologie, et le livre
de Steinman un mécanisme d'appel", a dit le Docteur William
Jarvis, président du Conseil National contre les Fraudes Médicales".
Steinmann, qui décrit Hubbard comme un "chercheur",
nie tout lien avec l'église et prétend que "HealthMed
n'a aucune affiliation avec l'église".
Le programme de Purification d'Hubbard constitue
l'ossature de Narconon, une chaîne scientologue de 33 centres
de réhabilitation présents dans 12 pays - certains sont
logés dans des prisons sous le titre "CRIMANON".
Narconon, véhicule classique destiné à attirer
les toxicomanes en scientologie, compte désormais ouvrir le
plus grand centre de trâitement des drogués au monde,
un bâtiment de 1400 lits situé dans la réserve
indienne proche de Newkirk, Oklahoma (2400 hab. - Lors d'une cérémonie
en 1989, le leader de "l'association pour une Vie et une Education
Meilleures" a présenté à Narconon un chèque
de 200 000 dollars et une plaquette vantant le travail fait. Il s'est
trouvé que cette deuxième association est aussi satellite
scientologue. La ville se bat de nos jours pour rejeter la secte,
qui a son tour utilise ses tactiques habituelles d'enquètes
par des détectives privés sur le compte du Maire et
du journaliste local.
Trois scientologues de Floride, dont Ronald Bernstein, gros contributeur
à la guerre internationale au coude à coude menée
par l'église plaidaient coupables en Mars pour s'être
servi de leur société numismatique pour blanchir de
l'argent. D'autres activités notoires de l'église comprennent:
rendre le sombre "stock exchange" de Vancouver encore plus
sombre (voir encart) [encart non fourni ici, ndt] ; concocter la mise
en place d' espions au sein de la Banque Mondiale, du Fond International
Monétaire et de la Banque Import - Export des USA. Le but était
le suivant: obtenir l'information interne sur les pays qui allaient
être privés de crédits afin que les commerciaux
liés à la scientologie puissent faire des profits illégaux
en prenant des positions "à court " sur les monnaies
de ces pays. Dans le Marché des actions, la pratique "à
court" implique l'emprunt sur des actions cotées en bourse,
dans l'espoir que le prix descende avant que les stocks ne soient
remis sur le marché et rendus au prèteur.
Les Frères Feschbach -( Kurt, Joseph et Matthew,) de Palo-Alto,
Californie, sont devenus les meilleurs vendeurs "à court"
des USA, ayant plus de 500 millions de dollars en activité;
ils ont 60 exmployés et disent avoir obtenu une rentabilité
supérieure au Dow Jones pendant l'essentiel des années
80. Et, disent-ils, ils le doivent aux enseignements de la scientologie,
dont le fonds "guerre au coude à coude" a reçu
1 million de dollars de leur part. Les Feschbach embrassent de plus
les tactiques de l'église; ils sont le terreur des stocks exchanges.
Lors des interrogations au Congrès en 1989, les patrons de
plusieurs sociétés ont dit que les opérateurs
des Feschbach avaient répandu de fausses informations auprès
de diverses agences gouvernementales et sous divers déguisements
-- par exemple, faire comme s'ils faisaient partie de la Commission
Officielle des Garanties et Echanges -- afin de discréditer
les sociétés et faire baisser le prix du stock. Michael
Russell, qui dirigeait une chaîne de journaux d'affaires, a
témoigné que les Feschbach appelaient ses banquiers
et intervenaient dans ses prèts bancaires. Les Feschbach ont
aussi envoyé des détectives à la recherche de
crasses sur les sociétés, crasses qu'ils donnaient ensuite
en pâture aux reporters d'affaires, aux Brokers et aux dirigeants
de société de Capitaux (Funds).
Les Feschbach, qui arborent des vestes portant le solgan " Démolisseurs
de Bourse" insistent sur le fait que leur affaire est nette.
Il se trouve pourtant que dans les preuves possibles d'espionnage
du commerce d'actions, des officiels au niveau fédéral
sont en train d'enquèter pour savoir si les Feschbach ont reçu
des informations confidentielles d'employés de la FDA (Administration
des Aliments et Médicaments). Les frères semblent s'être
alignés sur la manie scientologue de s'en prendre à
la psychiatrie et à la médecine: nombre de leurs cibles
sont des sociétés bio-technologiques ou du domaine de
la santé. "Si la vente légitime au "court"
accomplit un service utile en diminuant des stocks excessifs, "
dit Robert Flaherty, éditeur du Magazine Equités, qui
critique les frères, "les Feschbach ont toutefois brisé
de bonnes mises en train (d'affaires par leur méthode)"
De temps à autre, les singeries en affaires
envoient un scientologue derrière les barreaux. En Août
dernier, un ex-adepte dénommé Steven Fishman a entamé
ses cinq années de prison en Floride. Son crime: Voler à
son employeur (gros courtier) des confirmations en blanc pour des
stocks, dont il se servait ensuite comme preuve qu'il posédait
les stocks afin de pouvoir engager ensuite des poursuites groupées
. Fishman a fait environ 1 million de dollars entre 83 et 88 et en
a dépensé plus de 30 % en livres et cassettes scientologues.
La Scientologie nie toute participation à l'escroquerie de
Fishman, prétention tout à fait contestée par
Fishman et par Uwe Geertz, son psychiatre depuis fort longtemps, hypnologue
renommé en Floride. Tous deux disent que lorsqu'il a été
arrèté, l'église a ordonné à Fishman
de tuer son psychiâtre, puis de se suicider (ce que la secte
nomme dans son jargon faire un "EOC", qui signifie une Fin
de Cycle).
La malfaisance de la scientologie a également
envahi l'édition. Depuis 1985, au moins une demi-douzaine de
livres d' Hubbard sont parvenus sur la liste des best-sellers. Cela
va de la '''décologie" de 5000 pages de science-fiction
dont voici quelques titres "Genèse Noire, L'Ennemi Intérieur,
Une Affaire Etrangère" à son vieux livre d' il
y a 40 ans, La Dianétique. En 1988, la publication commerciale
Editeurs HEBDO (Publishers Weekly) a remis à son auteur décédé
la plaque commémorative pour l'apparition de la Dianétique
dans les liste des Best-sellers 100 semaines d'affilée. Les
critiques qualifient d'illisibles la plupart des oeuvres d'Hubbard,
et certains repentis disent que ce sont des gens de l'église
qui les ont écrit. Même si c'est le cas, l'église
a envoyé des armées d'adeptes acheter les livres du
groupe chez des distributeurs tels que D. Walton et Waldenbooks, afin
de soutenir l'illusion des ventes 'best-seller' de leur auteur préféré.
Un ancien dirigeant chez Dalton's a dit que certains livres arrivaient
chez lui avec les anciennes étiquettes de la chaîne pas
décollées. La Scientologie prétend qu'elle a
vendu 90 millions d'ouvrages d'Hubbard de par le monde. Ce schéma
qui consiste à élaborer des chiffres pour les convertir
en crédibilité est attisé par une campagne sans
précédent dans les magazines et radios, dans l'histoire
de l'édition.
La scientologie utilise d'énormes ressources
pour écraser ses critiques. Depuis 1986, Hubbard et son église
ont fait l'objet de quatre livres inamicaux, tous publiés par
de petits éditeurs courageux. Dans chaque cas, les auteurs
ont été méchamment poursuivis en justice et apostrophés.
L'un des règlements d'Hubbard fait que tous ceux qui sont perçus
comme "ennemis" sont "gibier de potence" et font
l'objet de "tromperies, poursuites légales, mensonges
et destruction". Ceux qui critiquent l'église, qu'ils
soient journalistes, docteurs, avocats et même juges, se trouvent
rapidement enlisés dans les procès sans fin, espionnés
par des détectives, accusés de crimes qu'on leur fabrique,
frappés ou menacés de mort.
La psychologue Margaret Singer, critique hors pair de la scientologie
et Professeur à l'Université de Berkeley, Californie,
voyage désormais sous un nom d'emprunt afin d'éviter
le harcèlement. Après que le Time de Los Angeles ait
publié une série d'articles critiques de l'église
l'été passé, les scientologues ont dépensé
environ 1 million de dollars à placarder les noms des journalistes
sur des centaines de panneaux d'affichage et de bus partout en ville.
Au-dessus de leurs noms, on trouvait des citations hors de contexte
qui pouvaient faire penser que les articles étaient positifs
pour l'église. La pire des craintes qu' inspire l'église
vient de ses avocats. Hubbard a prévenu ses adeptes: "Méfiez-vous
des avocats qui vous disent de ne pas porter plainte... le but du
procès est de harceler et de décourager plutôt
que gagner..." Résultats: la scientologie a fait des centaines
de procès contre ceux qu'elle croit ennemis, et paie de nos
jours dans les 20 millions de dollars annuels à une bonne centaine
d'avocats. L'un des buts pour l'affaire légale, c'est d'enterrer
l'opposition sous les paperasses ou de la mettre en faillite.
L'église a 71 dossiers de justice en cours, rien que contre
l'IRS. L'un d'eux, (Miscavige contre IRS), a forcé à
établir un index pour les 52000 pages de documents.
L'avocat Bostonien Michael Flynn, qui s'est occupé
de victimes de la scientologie de 79 à 87, a dû subir
personnellement 14 procès frivoles (sans fondement), tous abandonnés
ensuite. Un autre avocat, Joseph Yanny, croit que " l'église
a tellement perverti la justice et le système judiciaire qu'on
devrait l'empècher de chercher quelque justice que ce soit
devant les tribunaux." Il devrait le savoir: il a représenté
la secte jusqu'en 1987 , quand on lui a demandé d'aider l'église
à voler des dossier médicaux de la partie ennemie et
de faire chanter l'avocat de l'opposition (qui aurait été
rossé, en définitive). Puisque Yanny a cessé
de représenter l'église, il a servi de cible à
des menaces de mort, des cambriolages, des poursuites au tribunal
et autres harcèlements.
Les critiques de la scientologie soutiennent que le gouvernement
doit tomber sur le dos de l'affaire de façon globale et organisée.
"Je me demande vraiment où est le gouvernement",
dit Toby Plevin, un avocat de Los Angeles qui manie les victimes."On
ne devrait pas laisser cette affaire à des avocats privés;
car Dieu sait combien d'entre nous craignent de s'engager " Mais
même les agents chargés de faire respecter la loi sont
précautionneux; ils marchent sur des oeufs dès qu'il
s'agit d'affaires de l'église.", dit un détective
privé de Floride qui traque la secte depuis 1988. "Il
faudra un effort fédéral véritable, et des tonnes
d'argent et de main d'oeuvre."
Jusque là, c'est l' IRS qui a donné
le plus de fil à retordre à la secte, qui croit que
les successeurs d'Hubbard peuvent avoir conservé les clés
du coffre de l'église et se servir. Depuis 1988, lorsque la
Cour Suprème a tranché définitivement sur la
révocation des statuts non-lucratifs accordés antérieurement
à l'église, un gros effort est entrepris sur les comptes
de chaque centre de l'église dans le pays. Un agent de l' IRS,
Marc Owen, a estimé que des milliers d'employés de l'IRS
y étaient impliqués. Un autre, dans un memorandum interne,
espère vraiment "la désintégration finale"
de l'église. Une petite lueur d'espoir a brillé en Juin
dernier, lorsque une cour d'appel a jugé que deux cassettes
contenant des conversations entre des officiels de l'église
et leurs avocats servait de preuve d'un plan destiné à
"commettre des fraudes fiscales dans le futur. L' IRS et le FBI
ont interviewé des scientologues repentis au cours des trois
dernières années, en partie pour trouver les preuves
d'un cas de racket énorme apparu l'été dernier.
Les agents fédéraux se plaignent que le Département
de la Justice ne veuille pas accorder plus de crédits au soutien
des opérations de guerre à couteaux tirés contre
la scientologie, ou pour en finir avec les jihads notoires de l'église
contre les agents, pris indiviuduellement. "Mon opinion est que
l'église dispose d'un service de renseignements excessivement
efficace, qu'on peut même comparer à celui du FBI",
dit Ted Gunderson, un ancien dirigeant du bureau du FBI à Los
Angeles.
Les gouvernements étrangers ont frappé
plus fort que nous sur l'organisation. Au Canada, l' église
et neuf de ses membres seront jugés en Juin pour vols de documents
d'état, (dont bon nombre ont été retrouvés
lors du gigantesque raid de police contre les quartiers généraux
de l'église à Toronto.) L'église a proposé
de donner 1 million de dollars aux pauvres si on abandonnait la poursuite,
mais le Canada a repoussé l'offre. Depuis 1986, les autorités
françaises, espagnoles et italiennes ont effectué des
raids dans plus de 50 groupements scientologues. En cours, des procès
à l'encontre de plus de 100 membres outre-atlantique, incluant
des causes telles que : escroquerie, extorsion, fuite, coercition,
pratique illégale de la médecine et extorsion envers
des personnes diminuées mentalement. En Allemagne, le mois
dernier, des politiciens très en vue ont accusé la secte
d'infiltrer un des partis importants et de lancer un recrutement énorme
dans les pays de l'est.
Parfois, même les plus fidèles
zélotes ne peuvent compter sur une vraie protection. John Travolta,
la star, 37 ans, a servi de porte-parole officieux à l'église,
bien qu'il ait dit en 83 qu'il était opposé à
sa direction. Les renégats de haut niveau ont dévoilé
qu' il avait longtemps craint qu'en cas de départ, les détails
de sa vie sexuelle ne soient rendus publics. "Il a eu bien du
mal à l'avouer, se souvient William Franks, ancien directeur
du Conseil de l'église. Aucune menace directe n'était
faite, mais c'était implicite. Si vous partez, ils commencent
aussitôt à fouiller dans tout ce qui est possible."
Franks a été mis dehors en 1981, après avoir
tenté de réformer l'église. L'ancien patron de
la sécurité de l'église, Richard Aznaran, se
souvient de l'actuel couronné, Miscavige, répétant
aux staffs des blagues à propos du comportement soi-disant
promiscue de Travolta. A l'heure qu'il est, toute menace de dénoncer
Travolta semble inutile: en Mai dernier, un acteur porno male a obtenu
100 000 dollars pour un article racontant sa prétendue liaison
deux ans durant avec la star. Travolta refuse tout commentaire, et
en Décembre, son avocat a repoussé des questions à
ce propos, disant qu'elles étaient "bizarres". Deux
semaines plus tard, Travolta annonçait son mariage avec l'actrice
Kelly Preston, une autre scientologue.
Peu après la mort d' Hubbard, l'église a eu recours
aux soins d'une société respectée dans le domaine
du Conseil en Marketing, la Cie Trout and Ries, basée dans
le Connecticut, afin de redorer son blason auprès du public.
"Nous avons été brutalement honnètes,"
a dit Jack Trout, "en leur conseillant de nettoyer leurs activités,
d'en finir avec la controverse et même, d'arrêter d'être
une église. Ce n'est pas ce qu'ils voulaient entendre."
Ils sont allés se servir auprès d'une autre société,
l'une des plus importantes du pays pour ses annonces, Hill et Knowlton,
dont les cadres refusent de discuter les questions financières
engagées. "Je suppose que Hill et Knowlton doivent croire
que ces gars ne sont pas tout à fait des martiens", dit
Trout - "à moins que ce ne soit que pour l'argent?"
L'une des stratégies principales qu'use la scientologie consiste
à se prétendre 'persécutée' par d' intolérants
anti-religieux. Elle est assistée en cela par l'Union des Libertés
Civiles américaine et par le Conseil National des Eglises.
Mais en fin de compte, il n'y a que l'argent qui compte en scientologie.
Tant que les opposants sont écrasés un jour ou l'autre,
les dirigeants et avocats de scientologie continuent à encaisser
des millions de dollars.
L'ARGENT DE MINES
A VANCOUVER (page 54)
L'une des sources de fonds de notre église basée à
Los Angeles gît à la bourse auto-régulée
de Vancouver, Colombie Britannique, souvent nommée capitale
mondiale des escrocs. Les échanges portent sur une liste de
2300 valeurs et totalisent 4 milliards de dollars par an. Les journalistes
locaux et les initiés disent que l' essentiel va des liquidations
totales aux pires escroqueries. Deux scientologues y opèrent:
Kenneth Gerbino et Michael Baybak, vétérans de la scientologie
depuis plus de 20 ans, à Beverley Hills, et donateurs importants
pour la secte. Gerbino, 45 ans, est conseiller financier, contrepartiste
à la bourse et publie une lettre financière nationale.
Il s'est vanté en scientologie de devoir sa réussite
de preneur d'affaires à L. Ron Hubbard.
C' est peu dire, car si l'indice Dow Jones industriel a plus que
doublé depuis 1985, la rentabilité cumulée de
la lettre de Gerbino n'a été que de 24 % pendant la
même période. Ca n'empèche pas les gains à
court terme de Gerbino d'être énormes. Une enquète
d' Octobre a montré qu'il était le seul à avoir
engrangé des bénéfices au dernier trimestre 1990
- grâce aux valeurs sur l'or et autres. Pour le premier trimestre
de 1991, Gerbino était à sec. Baybak, 49 ans, qui fait
tourner une affaire de relations publiques n'employant que des scientologues,
n'a apparemment pas de problèmes de conscience à concocter
des reprises hostiles envers des sociétés qui l'avaient
engagé pour faire leur pub. Ni l'un ni l'autre n'ont accepté
l'interview pour notre article, mais les deux ont menacé de
poursuites judiciaires. "Quand ces gars s'amènent, ils
raflent les sociétés, liquident le stock, vendent leurs
participations, et il n'en reste rien, " dit John Campbell, ancien
avocat d'affaires qui fut directeur de la société minière
Athena jusqu'à ce que Baybak et Gerbino la raflent. Le schéma
est devenu familier. La paire a d'abord promu un placement à
risque nommé "Ressources Skylark" dont l'action cota
près de 4 dollars en 87. L'affaire s'effondre et l'action coûte
dans les 2 cents. Ils ont trompetté que NETI Technologies,
une affaire de software, serait "le XEROX du 21e siècle";
en 1984, l'affaire a atteint plus de 120 millions $ de valeur boursière,
avec l'aide de Baybak. La société a fait ensuite faillite
et ses actions ne sont plus cotées sur le marché de
Vancouver.
Baybak apparaît en 1989 au sommet des "Placements à
risque" de Wall Street, disant qu'il avait 35 tonnes de timbres
rares du Moyen-Orient - valeur 100 millions de dollars - et qu'il
achetait la plus grande collection mondiale de timbres Arabes (valeur
350 millions $). Steven C. Rockfeller Jr, de la famille des pétroliers,
et le champion de Hockey Denis Potvin ont pris des postes de direction
dans la société; mais tous deux les ont quittés
lorsqu'ils se sont aperçus que les timbres ne valaient pratiquement
rien. "Ces timbres avaient été fabriqués
par des nations des déserts afin d'exploiter les philatélistes,"
a dit Michael Laurence, éditeur de "Nouvelles des Timbres
- Linn" le plus fort tirage des journaux philatéliques
américains. Après avoir atteint 6 $, l'action a entamé
sa descente habituelle, Baybak se débarrassant peu à
peu de ses propres actions. Elle vaut désormais 18 cents. Athena
Gold, l'objet des attentions actuelles de Baybak et Gerbino, a été
fondé par l'entrepreneur William Jordan. Il s'est adressé
à un courtier de Vancouver pour l'aider à financer la
société, une affaire d'un millier d'hectares vers Reno.
Le courtier a promis d'obtenir 3 millions de dollars et a fait entrer
Gerbino et Baybak dans l'affaire. Jordan n'a jamais touché
la majorité des fonds, mais les membres de la secte ont fini
leur affaire avec un bon paquet d'actions et d'options bon marché.
Ils ont ensuite choisi des directeurs qu'ils connaissaient et entamé
une série de manoeuvres complexes pour empècher Jordan
de voter ses propres droits aux voix et l'extirper de la société.
"J'ai été un flic honnète toute mon existence,
et j'ai vu toute sorte des pires criminels, et ça, c'est un
bel exemple," a dit Thomas Clark, porteur de parts d'Athena et
vétéran de la police de Reno qui cherchait à
aider Jordan à récupérer la mine d'or. "Ils
ont volé la propriété de cet homme".
Avec Baybak à la tête d'Athena, les deux scientologues
et leur staff promeuvent l'affaire, pas toujours clairement. Une lettre
adressée aux actionnaires en même temps que le rapport
1990, prétend qu'une des plus grande affaire minière
américaine, Placer Dome, a engagé 25,5 millions de dollars
pour développer Athena. Voilà qui est tout à
fait nouveau pour Placer Dome: "On n'a pas même d'engagement
préalable... nous n'allons pas dépenser cet argent à
moins que l'enquète ne prouve l'intérêt d'une
telle dépense," a dit Cole Mc Farland, dirigeant chez
Placer Dome.
Baybak représentait Western Resource Technologies, une affaire
de pétrole > et essence, mais s'est fait remercier en Octobre.
Steven Mc Guire, président de Western Resource, disait en riant
"C'est un mec des Relations publiques qui a besoin d'un mec de
Relations Publiques..." Mais Mc Guire ne peut pas rire vraiment
librement: Baybak et d'autres scientologues, y compris le fonds de
L. Ron Hubbard, possèdent encore pas mal d'actions de >
sa société. _
(la section qui suit ne se trouvait que dans l'édition
internationale de > TIME Magazine)
S' ETENDRE
A L' EXTERIEUR DES ETATS - UNIS
Au Canada, la scientologie a recours à une équipe comprenant
Clayton Ruby, l'un des plus célèbres avocats de droit
civil, afin de se défendre elle-même ainsi que ses 9
membres qui vont faire face en Juin au jury à Toronto. Les
accusations: vol de documents concernant la scientologie au Ministère
de la Justice, à l'association Canadienne pour la Santé
Mentale, à deux services de police et à d'autres institutions.
Le procès prit sa source en 1983 lors d'un raid général
conduit par surprise au QG de Toronto, par plus de cent policiers
venus en bus loués; quelques 2 millions de pages de documents
furent saisis en deux jours. Clayton Ruby, dont les manoeuvres juridiques
ont retardé le procès deux ans durant, tente maintenant
de faire abandonner l'affaire sous prétexte de "délai
trop long"... Le Ministère Espagnol de la justice a refusé
deux fois le statut de religion à la Scientologie, mais cela
n'a pas ralenti l'expansion de l'église. En 1989, le Ministère
de la Santé a publié un rapport qualifiant la secte
de "totalitaire" et de "charlatanerie pure et simple".
L'année précédente, les autorités avaient
mené des raids dans 26 centres de l'église, avec comme
résultat l'inculpation de 11 scientologues pour falsification
des comptes, coercition et fuite de capitaux. "Le vrai Dieu de
cette organisation est l'argent", a dit le magistrat instructeur
Jose Maria Vasquez Honrnbia, avant de faire monter la hiérachie
des juridictions à ce cas, car il était trop complexe
pour la sienne. Eugène Ingram s'est vanté d'avoir fait
retirer l'affaire à Honrnbia sous prétexte qu'il aurait
communiqué des documets non autorisés à la presse.
En France, il a fallu un mort pour pousser le gouvernement à
agir: 16 scientologues ont été inculpés l'an
passé pour escroquerie, complicité dans l'exercice illégal
de la médecine [et homicide involontaire, ndt] suite au suicide
d'un dessinateur industriel à Lyon. Les enquèteurs avaient
découvert des médicaments fournis illégalement
par l'église. Parmi ceux qui sont poursuivis, on trouve le
Président des Opérations en France et le patron du Centre
des Célébrités, basé à Paris, ce
centre s'occupant des membres célèbres.
Hors des Etats-Unis, c'est en Allemagne que la secte paraît
être la plus active. L' Avocat Général de l'état
de Bavière catalogue la secte comme "nettement totalitaire"
et "exclusivement intéressée à exploiter
les clients qui y pénètrent". En 1984, près
de 100 policiers ont fait un raid sur l'église à Munich.
On dit qu'à cette époque, les inspecteurs du Fisc américain
collaboraient avec les officiels de Munich pour tenter de prouver
que la secte n'était qu'une affaire commerciale. Plus récemment,
les autorités de l'état de Hambourg ont commencé
à revoir les statuts " à taxation réduite"
de l'église, pendant que des membres du parlement tentent de
poursuivre en section criminelle. Dans une autre genre, des consultants-conseils
liés à l'église ont infiltré de petites
et moyennes entreprises un peu partout en Allemagne, ce qu'a démontré
l'hebdomadaire DER SPIEGEL; ces consultants, qui cachent bien sûr
leurs liens avec la scientologie, endoctrinent les employés
en utilisant les méthodes hubbardiennes. Une organisation anti-sectes
allemande estime que la scientologie dispose d'au moins 60 groupes
de façade ou d'infiltration actuellement opérationnels.
La politique allemande semble aussi attirer les zélotes Hubbardiens.
En Mars, les Démocrates Libres - des partenaires du Chancellier
Helmut Kohl au sein de la coalition majoritaire à Bonn - ont
accusé la scientologie de chercher à inflitrer leur
branche d' Hambourg, pendant que le parti principal d'opposition,
les Démocrates Sociaux, exposaient à titre d'avertissement
les manoeuvres de la scientologie destinées à exploiter
l'ancienne Allemagne de l'Est communiste.Même des officiels
au niveau fédéral servent à l'église:
Le Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères Hans Dieter
Genscher a involontairement endossé le message scientologue
suivant : "En effet, le monde serait plus beau si les principes
formulés dans cette brochure rencontraient davantage d'écho,
afin qu'une vie caractérisée par la raison soit possible."
(Fin de la section exclusivement présente dans l'édition
internationale de > Time Magazine)
Il se passe bien vite d'étranges phénomènes
autour de ceux qui commencent à > écrire sur la scientologie.
La journaliste Paulette Cooper a écrit, dès 1971, un
livre sur la secte. Ceci a conduit l'église à fomenter
un complot, "l'opération Freak-out" (opération
"mauvais trip" ou "débauche", ndt), dont
le but, découvert dans les documents de l'église, était
"de faire enfermer Paulette Copper en prison ou en asile".
Cela a failli marcher: en se faisant passer pour Paulette Cooper,
des scientologues ont réussi à la faire inculper en
1973 pour [prétendues] menaces de faire sauter l'église.
Paulette a aussi enduré 19 procès par l'église;
et n'a été finalement tranquille qu'après que
le FBI ramène les preuves, lors du raid de 1977, qu'elle n'était
pour rien dans les affaires de menaces à la bombe. Aucun scientologue
n'a même été poursuivi dans cette affaire.
Pour le TIME, ils ont loué au moins dix avocats et six détectives
privés pour tenter de me discréditer, me menacer et
me harceler. Le 12 Octobre dernier, peu après avoir entamé
mon travail sur le sujet, j'avais un rendez-vous avec Eugène
Ingram, ancien flic balancé de la Police de San Francisco en
81 pour avoir en principe entretenu des liens avec des prostituées
et des dealers de drogues; Eugène Ingram est le principal des
"privés" travaillant pour la sciento: il m'avait
dit être en mesure d'arranger un repas avec David Miscavige,
patron de l'église. Quelques heures avant ce repas, le "Conseil
National Supérieur de l'Eglise", Earl Cooley, m'a téléphoné
pour me dire que je serais seul à table.
Seul peut-être, mais pas oublié. Le soir, ai-je appris
ensuite, une copie de mon rapport de crédit personnel avec
informations détaillées sur mes comptes en banque, adresse
personnelle et numéro de Scéurité Sociale - avait
été illégalement retiré d'un bureau national
de crédit , "Transunion". La société
bidon qui l'a reçu, "Educational Funding Services"
de Los Angeles, a donné une adresse proche du QG scientologue
de Los Angeles. Le propriétaire de l'adresse, est un privé
nommé Fred Wolfson ; il a admis qu' un associé d' Ingram
avait loué ses services pour obtenir des rapport de crédit
sur plusieurs personnes. Wolfson dit que les avocats scientologues
"avaient des jugements à faire éxécuter
contre ces personnes, et qu'ils voulaient obtenir l'argent".
Wolfson dit maintenant qu'il s'agit "de gens vicieux, des vipères".
Ingram nie, par l' intermédiaire de son avocat, toute implication
dans cette fraude.
Au cours des cinq derniers mois, des détectives privés
ont pris contact avec mes relations, qu'il s'agisse de mes voisins
ou d' un ancien collègue, afin d'enquèter sur des sujets
tels que ma santé (comme mon crédit, elle est excellente),
ou pour savoir si j'avais des ennuis avec l' IRS (contrairement à
la secte, je n'en ai pas). Deux types ont demandé de bon matin
à l' un de mes voisins d'appartement à Manhattan si
j' habitais bien là. J'ai finalement appelé Cooley pour
exiger que cesse ce non-sens; il a > promis d'y veiller.
Après cela, un avocat m'a fait une assignation à comparaître,
pendant qu' un autre suggérait que je pourrais posséder
des actions d'une société dont je disais qu'elle pourrait
avoir été reprise par la scientologie (il me menaça
aussi de contacter la Commission Securité et Echanges). Un
ami proche, de Los Angeles, reçut un coup de fil perturbant
d'un membre de l'église de scientologie qui cherchait des choses
à mon sujet - une indication que la secte peut avoir obtenu
mes relevés téléphoniques illégallement.
Deux détectives m'ont contacté, se posant en amis et
victimes de la secte, pour me faire de soi-disant déclarations
négatives sur l'église. Certaines de mes conversations
avec eux ont été enregistrées et présentées
sous forme de "témoignages assermentés" (affidavits)
par les avocats de l'église aux miens, comme "preuve"
que j' avais des a-priori contre la scientologie.
Parmi les commentaires que j'ai faits à l'un des détectives,
qui se présentait sous le nom de Harry Baxter, ami de la famille
de la victime, il y avait "on y entraîne les gens à
mentir". "Baxter" et ses collègues sont en mauvaise
position pour nier cette affirmation: son vrai nom est Barry Silvers,
et c'est un ancien enquèteur du département "Force
de choc contre le crime organisé" du ministère
de la justice.
Richard Behar
Photographie page 51: les Lottick ont perdu leur fils (photo d'un
couple près de la tombe de leur fils)
Photographie page 53: Harriet Baker, 73 ans, a perdu sa maison. (Photo
d'Harriet Baker devant sa vieille maison)
Tableau, page 52-53 "Le pont vers la liberté totale"
(Montre le prix de divers "cours" allant du test de personnalité
à des cours dépassant 1000 $ de l'heure, destinés
à "trouver" et "libérer" des "thétans
de corps")
http://www.spj.org/pressNotes.asp?REF=361
DIX ANS APRES...
LE TRIBUNAL REFUSE DE RECONSIDERER LE PROCES SCIENTOLOGIE
Dix ans après que le Magazine TIME ait
écrit un article couronné de récompenses,
et qualifiant l'église de scientologie de secte avide,
la Cour Suprème a refusé lundi de reconsidérer
le jugement du procès en diffamation lancé par
l'église.
Time Warner Inc. avait âprement défendu
l'article de dix pages et expliqué qu'il refusait "de
se laisser intimider par les ressources légales apparamment
illimitées de l'église".
Le mouvement disait que l'auteur avait des
préjugés et qu'il n'avait interviewé que
les critiques de la scientologie, ce mouvement fondé
par l'écrivain de science-fiction L. Ron Hubbard, qui
exige que ses membres prennent des cours et des conseils pouvant
coûter des milliers de dollars.
L'article de mai 1991 intitulé "Scientologie,
la secte avide", expliquait que le mouvement "est
en réalité une escroquerie brutale et globale".
Time a dit que cet article de couverture avait
remporté le Prix Gerald Loeb attribué au journalisme
d'affaires et de finances; le Prix Worth Bingham, et le Prix
Conscience dans les médias attribué par la société
américaine des journalistes et auteurs. |
The case is Church of Scientology International v. Time Warner Inc.,
00-1683.
Traduction Roger GONNET, 3/1997
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