Un médecin scientologue poursuivi à Genève et inculpé d'homicide

 


 

Résumé: un médecin est inculpé d'homicide par négligence Le praticien admet avoir suivi des cours donnés par la secte mais nie son appartenance et conteste toutes les accusations portées contre lui.


A Scientologist MD sued for second degree murder in Geneve (english)

 

TRIBUNE DE GENEVE - 25 AVRIL 1998

AFFAIRE MEDICALE SUR FONDS DE SCIENTOLOGIE:

Un médecin genevois a été inculpé mardi dernier d'homicide par négligence et d'exposition au danger par le Juge d'instruction Claude Wenger. Le magistrat confirme cette information mais se refuse à tout autre commentaire.

Cette inculpation a pour origine une plainte déposée par les deux filles d'une patiente décédée d'un cancer le 17 Décembre 1995. Le GFPI, groupement pour la protection de la famille et de l'individu qu'anime François Lavergnat, avait, en outre, dénoncé les faits au procureur général qui a donc ouvert une enquète pénale.
Membre de l'église de scientologie, cette patiente avait été soignée par un médecin qui a suivi des cours dans cette même secte. Durant une première période, de la mi-94 à décembre de cette même année, la malade avait reçu des soins ambulatoires chez le médecin en question pour des douleurs abdominales, notamment. Le 2 Janvier 1995, elle était transportée d'urgence à l'hopital cantonal où l'on diagnostique un cancer de l'ovaire. Elle subit une chimiothérapie. Le mal régresse.  La patiente refuse de poursuivre  ces soins et quitte le cantonal en Juin 1995. Elle retourne peu après chez son médecin qui lui prodigue un traîtement à base, entre autres, d'homéopathie.

UNE EXPERTISE ACCUSE LE MEDECIN

Le 1er Décembre 1995, la malade est de nouveau conduite en urgence à l'hopital cantonal, son cancer ayant suivi une progression fulgurante. Elle décède dans l'établissement hospitalier 17 jours plus tard.

Le juge Wenger a ordonné une expertise médicale. Les conclusions de cette dernière accusent le médecin sans ambiguïté. L'expert remarque, notamment, que son confrère a manqué de conscience professionnelle lors de la première phase du traîtement en ne pratiquant pas les examens nécessaires. Mais surtout, l'expert médical estime que le médecin en cause a profité de son appartenance à la scientologie pour influencer sa patiente afin qu'elle ne continue pas à suivre le traîtement anticancéreux prescrit à l'hopital.

Devant ces graves accusations, l'avocat du médecin parle de"procès en sorcellerie" : "Mon client conteste totalement son icnulpation. Tout d'abord, il n'appartient pas à la scientologie. Il a suivi certains cours proposés par cette église mais d'autres ne lui ont pas convenu. Il a donc cessé de les recevoir. Sur le plan médical, la patiente était infirmière et connaissait donc bien son état. C'est elle qui a insisté pour ne pa subir un traîtement chimiothérapeutique. Le médecin n'a fait qu'obéir à la volonté clairement exprimée de sa patiente."

Conseiller des parties civiles, Me Robert Assaël décrit la douleur ressentie par les deux filles de la défunte: "Elles sont atterées par l'attitude de ce médecin dont de nombreux éléments attestent qu'il était bien membre de la scientologie lors du traitement litigieux. Il est consternant de constater qu'il n'a pas procédé aux examens essentiels qui auraient permis le diagnostic rapide du cancer et favorisé la guérison de la patiente. En outre, l'expertise médicale a indiqué que les traitements étaient ahurissants d'inadéquation, comportant, entre autres, des clous de girofle, des extraits d'absinthe et des écorces de noix noires!"

LA SCIENTOLOGIE N'EST PAS UNE EGLISE

Le juge d'instruction a ordonné des perquisitions dans cette affaire. Des pièces relatives à la scientologie ont été saisies. La secte a protesté excipant du secret ecclésiastique. Le magistrat a refusé, soulignant que la scientologie n'avait pas le caractère d'église au sens religieux de ce terme. Aucun recours n'a été formé contre cette décision.
Jean-Noël Cuenod
Copyright (c) 1998 Tribune de Genève
 
 


MEDICAL AFFAIR ON SCIENTOLOGY BASES
The practician admits having followed some courses taught by the cult but denies his membership and contests all the accusations done against him

A Geneve's MD has been incriminated last tuesday for homicide by neglect and exposition to risk by the Juge d'Instruction Claude Wenger. The judge confirms this information and does not want to comment it.

This incrimination comes from a complaint deposed by the two daughters of a patient dead of cancer on Déc 17, 1995. The GFPI, the Group for the Protection of Family and Individual, managed by François Lavergnat had further denounced the facts to the General Prosecutor who therefore opened a criminal inquiry.

This patient was a member of the Church of Scientology having followed courses in the same cult/sect. For the first period, from mid-94 to December 94, the patient had received ambulatory cure from the MD, for abdominal aches, between others. On January 2, 1995, she was sent urgently to the Canton's Hospital where an ovary's cancer was diagnozed. She gets a chemotherapeutic, goes better, then refuses to continue her cure and leaves the hospital in June, 1995.  She comes back a bit later to her MD who prescribes her, between else, an alternate cure base on homeopathy.

AN EXPERTISE ACCUSES THE MD

On 1st Dec, 1995, the patient is gotten back urgently to the cantonal Hospital, her cancer expanding extremely fast. She dies there seventeen days later.

The Judge ordered a medical expertise, whose conclusions accuse the MD without doubt. The Expert  observes  between else that his collegue lacked of professional consciousness for the first part of the treatment since he did not ordered the necessary tests. But worse, the medical expert is thinking that  the MD has profited of his Scientology membership  to influence his  patient to inhibit her to continue the anti-cancer cure prescribed in the hospital.

The MD's attorney, facing those serious accusations, speaks of  "witch's suit": "My client denies totally his inculpation. First he's not a scientologist. He certainly followed some courses proposed by that church but he refused some others. He therefore ceased to get them. On a medical plan, the patient was a medical nurse and was therefore conscious of her state. It was she who insisted not to receive a chemo cure. The MD only obeyed the clearly exposed wills of his patient."

Counsellor for the litigants, Attorney Robert Assaël describes the pain of the two daughters of the patient: "They are abated by this MD's attitude whose many indicators show he was really a scientology member during the cure. It's dismaying to observe that he did not order the capital tests who could have allowed the correct cancer's diagnoze and would have helped to cure the patient. Further, the medical expertise exposed the fact that his treatments were fantastically unfit, with - between else - cloves, extracts of absinth, and black nuts skins !"

SCIENTOLOGY IS NOT A CHURCH

The Instruction judge has ordered searches. Some pieces related to scientology have been seized. The cult protested against that, speaking of "ecclesiastical secret". The magistrate refused, underlining that scientology had not the church's characters according to the usual sense. No recourse have been undertaken against that decision.

Jean Noël CUENOD (c) 1998
Tribune de Genève