Les "vies antérieures": les "faux souvenirs"peuvent avoir bien des sources |
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Résumé:
le sujet des faux souvenirs est important;
ils ont en effet parfois entraîné - exemples aux conséquences
graves - des enfants à porter de fausses accusations de pédophilie
envers leurs parents, ou des témoins à faire condamner des
innocents.
Ce sujet est présenté ici car c'est une des explications possibles aux innombrables "images de vies antérieures" que les scientologues peuvent "voir" lors des séances d'audition (en fait, des séances d'auto-hypnose) pratiquées dans la secte, ou, pire encore, aux "réactions de l'électromètre" face à ces prétendues images.
"Z'ai palé, z'ai palé à Buz Bunny à Disneyland": encore une preuve que l'on peut créer de faux souvenirs. Environ un tiers des gens à qui on a montré une fausse publicité décrivant une visite à Disneyland racontent ensuite comment ils ont rencontré et serré la main de Bugs Bunny, disent qu'ils s'en souviennent ou affirment que cela leur est bien arrivé. D'après les chercheurs sur la mémoire, Jacquie Pickrell et Elizabeth Loftus de l'Université de Washington, le scénario décrit par l'annonce ne s'est jamais produit puisque Bugs Bunny est un personnage de dessin animé de la Warner Bros que l'on ne risque pas de croiser dans une propriété de Walt Disney. Pickrell tiendra deux conférences à ce sujet lors de l'intervention annuelle de l'APS, la Société Américaine de Psychologie, le dimanche 17 juin à Toronto et lors d'une séance annexe de la Société de Recherches Appliquées sur la Mémoire et la Cognition à Kingston, Ontario, le mercredi. "La chose la plus effrayante qui ressort de cette étude c'est qu'elle démontre à quel point il est facile de créer de faux souvenirs" a expliqué Pickrell, étudiant en doctorat de psychologie à l'Université de Washington. "Il n'y a pas que des gens à qui un thérapeute peut
implanter un faux souvenir ou bien ceux qui sont témoins d'un
accident et dont la mémoire défaille qui peuvent avoir
de faux souvenirs. La mémoire est très vulnérable
et très malléable. Les gens ne sont pas toujours conscients
des choix qu'ils font. Cette étude met en évidence le
pouvoir des évocations subtiles sur les souvenirs." Au cours de cette nouvelle recherche, Pickrell et Loftus ont divisé 120 sujets en quatre groupes. On a dit à ces personnes qu'ils allaient devoir évaluer une annonce publicitaire, remplir plusieurs questionnaires et répondre à différentes questions à propos d'un voyage à Disneyland. Le premier groupe a lu la pub générique de Disneyland, où aucun des personnages de dessins animés n'était mentionné. Le second groupe a lu le même document et fut exposé à la vue d'une figurine en carton de Bugs Bunny de 1.2m de haut, placée dans la pièce où se réalisait l'expérience. Aucune mention de Bugs Bunny dans la pub en question. Le troisième groupe, qu'on appellera groupe Bugs, fut soumis à la lecture de la fausse publicité de Disneyland où il était question de Bugs Bunny. Le quatrième groupe, lut non seulement la fausse annonce mais fut soumis à la vision du lapin en carton. 30% du groupe Bugs Bunny déclaraient qu'ils se souvenaient ou affirmaient qu'ils avaient rencontré Bugs Bunny lors de leur visite à Disneyland et 40% des personnes du groupe quatre dirent de même. "'Se souvenir' signifie que ces personnes se rappelaient vraiment avoir rencontré et serré la main de Bugs Bunny" a expliqué Pickrell. 'Savoir' signifie qu'elles n'en ont pas un réel souvenir mais qu'elles sont certaines que cela est réellement arrivé, de la même façon qu'elles n'ont pas le souvenir d'avoir eu le cordon ombilical coupé à la naissance mais qu'elles savent que cela est vraiment arrivé. "Le fait de créer un faux souvenir est un processus. Quelqu'un
disant 'Je sais que ça pourrait être arrivé' en
est à la première étape de la création d'un
souvenir. Si vous croyez vraiment avoir eu Bugs Bunny en face de vous,
vous avez un souvenir". Sten-Arne Zerpe (Suède, ingénieur) explique une des expériences qu'il a effectuée par rapport à l'audition scientologique et l'électromètre
J'ai fait pas mal d'expérimentations à l'électromètre, et je vais vous en raconter une qui ne manque pas d'intérêt. Il ne s'agit que de l'un des tests intéressants et effarants que l'on peut pratiquer avec l'électromètre. Voici: J'ai demandé à l'un de mes amis d'écrire un conte complètement dingo, plus ce serait crétin, mieux ce serait. Il fallait qu'il fasse comme s'il s'agissait de quelque chose qui pouvait être personnellement arrivé à quelqu'un. Ensuite, il m'a passé son histoire. Je l'ai alors lue complètement et soigneusement, elle était amusante; il s'agissait d'avoir été capitaine d'un navire de l'espace et d'une série de détails assez vilains, tout à fait le genre Space Opera, guerre des étoiles etc. C'était bien sûr pure science fiction, mais au moins, on était sûr que ça ne pouvait venir de mes souvenirs, et que je n'en étais pas l'auteur. Quand j'ai fini de la lire et de bien la comprendre, que je l'ai bien
intégrée, si l'on peut dire, on a pris l'électromètre.
Je me suis fait "auditer sur cet "incident" et bang!
l'électromètre a produit des séries de réactions
bien nettes, qui sont devenues de plus en plus nettes au fur et à
mesure qu'on repassait l'histoire- comme ça se pratique en audition
- et au bout de quelques passages, l'histoire semblait vraiment faire
partie de mes propres souvenirs. On a arrèté la "séance"
d'audition à ce moment-là, il n'y avait bien sûr
aucune raison de continuer comme si on allait partir à la pèche
d'un "phénomène final". Nous nous sommes
en quelque sorte prouvé que l'audition pouvait transformer un
faux souvenir en un vrai souvenir. J'ai encore présent
à l'esprit, intellectuellement parlant, que ce souvenir est une
fiction inventée par mon ami, mais je m'en souviens par ailleurs
comme s'il était vivace, et comme si c'était vraiment
moi qui l'avais vécu. Je ne peux pas vraiment faire la différence
entre celui-là et d'autres souvenirs vraiment réels; dans
ma mémoire, il est comme les autres . Phénomène final: les évènements prédéterminés qui indiqueraient qu'un procédé d'audition scientologique est achevé - il s'agit en principe d'un genre de prise de conscience, ou du fait que le procédé ne fournit plus de réactions, etc.
Réponse à Sten Arne venant d'une autre critique de la secte, Monica Pignotti, (USA, psychologue, spécialisée dans l'aide aux vicitmes de sectes, ancienne scientologue)
Le webmaster Roger Gonnet (France), auteur, critique de la secte scientologie, répondant aux deux participants: Mon avis diffère un peu. Je crois tout simplement que l'on n'oublie pas certaines choses, mais qu'on en oublie d'autres, en raison de l'importance qu'elles ont pour soi. Ainsi, on constate souvent que les amnésiques savent toujours parler comme ils le faisaient auparavant, mais qu'ils ont parfois oublié qui vous êtes, quand-bien même vous seriez leur frère ou leur nièce. Compte tenu de l'importance de l'expérience menée par Sten-Arne, rien d'étonnant donc à ce qu'il s'en souvienne très clairement, alors qu'il a peut-être oublié une partie des "souvenirs" qu'il a "vus" en scientologie.. Rien de surprenant non plus pour moi à ce qu'on ne puisse faire directement - d'un coup - de différence entre les faux et les vrais souvenirs, c'est à dire, si on ne les remet pas dans leur contexte d'origine (par exemple, l'audition, ou les questions qu'on vous posait quand vous témoigniez d'un fait, etc). J'ai vécu récemment - suite à un passage en coma (une douzaine de jours) et à l'administration de composés morphiniques à cette occasion, de faux et des vrais souvenirs (les faux souvenirs correspondant ici à des délires sous drogues, un genre très particulier de rêêves, tandis que les "vrais" sont des faits observés alors que j'étais dans le coma), mais je peux trouver maintenant un "moyen" de vérifier quels sont ceux qui sont dus au "délire de la maladie" ou ceux qui ont eu vraiment lieu, même si je suis parfois obligé de poser des questions pour vérifier de simples détails; dans ce "cas extrème" du coma sous hallucinogènes que j'ai vécu, il pourrait m'être impossible de déterminer quel souvenir vient du délire ou quel souvenir est fondé sur le réel, pour la période écoulée; seule la logique générale me le permet. Ajoutons que je n'avais plus de confusions entre les deux à propos des sujets importants ou majeurs arrivés durant cette période, au bout d'environ un mois. Le plus surprenant est qu'en réalité, les souvenirs basés sur la réalité sont simplement "présents" ici, sans logique particulière, tandis que ceux qui partaient de ce délire morphinique ont une "logique interne" bien spécifique. (Mais cela dit, je suis tout à fait incapable de me souvenir de certains détails de mon coma; contrairement à ce que prétendent Hubbard et la scientologie, on n'a aucune chance de se souvenir de tout ce qu'on a vécu, même dans cette vie-ci, et en particulier au cours de périodes comateuses; toutefois, on se souvient bel et bien de certains éléments vécus sous coma: la différence est de taille. La mémoire eidétique dont parle le gourou n'a donc jamais eu la moindre réalité pour qui que ce soit.) D'autres éléments posent aussi quelque problème de taille à qui étudie la mémoire ou les "vies antérieures" - entre autres, pourquoi les "sensations d'avoir déjà vécu ça" ou "d'être déjà passé par là". Il est probable en fait que ces impressions - même très fortes - ne sont que des réminiscences de choses dont bien des détails différeraient. I'll reply to Monica and Sten Arne here, since I've
another specific thing to relate re memories, false memories etc. |
7.En
bref I 1.Généralités I 2.Horreurs
et crimes I 3.Critiques
techniques I 4.Liens
externes I 5.Rions I 6.Témoignages |