Résumé: La mission
de lutte contre les sectes change de nom et d'organisation, elle s'appelle
désormais la MIVILUDES et son président Jean-Louis LANGLAIS.
(PAPIER GENERAL)
PARIS, 26 nov (AFP) - La mission de lutte contre les sectes (MILS),
en sommeil depuis la démission de son président Alain
Vivien, change de nom et se recentre sur le combat contre les "dérives"
sectaires.
La nouvelle MIVILUDES (mission interministérielle de vigilance
et de lutte contre les dérives sectaires), dont la création
sera annoncée mercredi lors du Conseil des ministres, devrait
être présidée par Jean-Louis Langlais, haut fonctionnaire
du ministère de l'Intérieur, selon le journal La
Croix.
Le socialiste Alain Vivien, qui présidait la MILS depuis sa création
en 1998 et dont le mandat s'achevait en 2003, avait démissionné
deux jours après la victoire de la droite aux élections
législatives, le 18 juin.
Déjà, la mission, créée par décret
signé de Lionel Jospin et Jacques Chirac, succédait à
un Observatoire institué en 1996 après un rapport parlementaire
alarmant sur les activités sectaires.
Une réforme de la MILS avait été évoquée
récemment au Sénat par le ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy, qui avait précisé que le Premier ministre
Jean-Pierre Raffarin, dont elle dépend, souhaitait plus de coordination
entre les ministères et un dispositif plus ramassé.
La MILS a suscité l'adoption, à la quasi-unanimité
des parlementaires, de deux textes de loi, l'un permettant de mieux
contrôler les établissements scolaires hors contrat (décembre
1998), l'autre visant à réprimer plus efficacement les
activités illégales des sectes.
La loi About-Picard, votée en juin 2001, permet de dissoudre
les sectes ayant été condamnées au pénal
et crée un délit de manipulation mentale. Elle a été
appliquée contre l'Eglise de scientologie, qui a intenté
des procès en cascade contre le président de la MILS.
A son actif, Alain Vivien citait aussi la mise en place d'un "réseau
de vigilance" couvrant tous les départements de France métropolitaine
et d'Outre-Mer, impliquant administrations et élus, et la multiplication
d'actions d'information et de prévention.
Vivement critiquée aux Etats-Unis, l'action de la MILS, rappelait
son président, était orienté contre "les activités
illégales" des sectes, "jamais sur les croyances quelles
qu'elles soient".
Les représentants des Eglises se sont pourtant inquiétés
de possibles effets pervers de la lutte anti-sectes.
En mai 2001, ils exprimaient notamment leurs "réserves"
devant le projet de loi About-Picard, à la veille de son adoption.
2e texte d'AFP, après nomination
PARIS, 27 nov (AFP) - Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a présenté
mercredi en Conseil des ministres un décret instituant une nouvelle
mission de lutte contre les sectes afin de mieux combattre "les
dérives sectaires", a annoncé le porte-parole du
gouvernement Jean-François Copé.
Le décret propose la nomination d'un haut fonctionnaire du ministère
de l'Intérieur, Jean-Louis Langlais, à la tête de
la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre
les dérives sectaires (Miviludes).
Celle-ci, qui se substitue à une précédente mission
créée en 1998, "répond au besoin d'une meilleure
coordination des administrations pour combattre les dérives sectaires
lorsqu'elles portent atteinte aux libertés et droits de la personne".
Elle "sera chargée d'observer et d'analyser le phénomène
des mouvements à caractère sectaire dont les agissements
constituent une menace à l'ordre public ou sont contraires aux
lois et règlements", a dit M. Copé.
Le porte-parole a précisé que le président de la
mission sera assisté "d'un comité exécutif
de pilotage opérationnel, composé des représentants
des départements ministériels concernés, et d'un
conseil d'orientation, composé de personnalités issues
de la société civile".
Selon le décret, M. Langlais avait été nommé
en 1993 à la tête de la délégation générale
à la lutte contre la drogue et la toxicomanie. Il avait auparavant,
de 1979 à 1984, été directeur de la Jeunesse au
ministère de la Jeunesse et des sports, après avoir occupé
de 1971 à 1979 différents postes dans des cabinets ministériels,
dont celui de chargé de mission au cabinet du Premier ministre
Raymond Barre.
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