Résumé: L'action
intentée devant le tribunal municipal par trois anciens membres
scientologues contre la scientologie peut avoir de grands effets ou
si une personne se fait avoir par un escroc, et qu'ensuite elle porte
plainte contre l'escroc, cela prouverait qu'elle était capable
de ne pas se faire avoir par l'escroc, et que donc, si elle porte plainte,
c'est quasiment de l'escroquerie de sa part...
Copenhagen, Denmark
August 28, 2001
Berlingske Tidende
http://www.berlingske.dk
Ces trois dames veulent que l'argent versé pour des cours pris
en scientologie leur soit rendu. Cela représente en tout plus
d'un demi-million de couronnes (environ 500000 F, ndt). Mais la scientologie
risque davantage: si elle perd, il risque d'y avoir d'autres sommes
plus importantes qui lui seront réclamées par d'autres.
D'après les avocats des plaignantes, elles sont justifiées
à réclamer l'argent versé, du fait des mesures
extrèmes de persuasion qu'elles ont subies, mesures ayant obéré
leur volonté propre.
"Constater comment ils se conduisent est bouleversant. Si vous
refusez de continuer leurs cours, ils vous mettent la pression jusqu'à
ce que vous vous abandonniez et que vous preniez le cours suivant. L'église
de scienologie est une entreprise commerciale, dont un but principal
consiste à exploiter financièrement les gens.
Carlo Siebert, faisant référence à un procès
norvégien gagné par le plaignant, indique: "On les
a vraiment pressurées."
Les trois dames ont déjà reçu de l'argent de la
scientologie. Quand elles ont quitté l'organisation, elles ont
demandé l'argent du dernier cours qu'elles avaient pris, et l'ont
obtenu. D'après les règles internes scientologiques, toute
personne peut obtenir son remboursement, pourvu de le demander dans
les trois mois.
L'église de scientologie estime pour sa part que ce procès
n'est que l'expression de leur rapacité. "Leur
seul but, c'est de faire de l'argent, et dans leur rapacité,
elles sont allées au point de se faire décrire comme incapables
de manier leurs propres affaires. Cette seule circonstance d'avoir été
jusqu'à lancer ce procès démontre qu'elles sont
finalement capables de prendre leurs décisions, " explique
la chef porte-parole de l'église, Annette Refstrup.
[autrement dit: si une personne se fait avoir par un escroc, et
qu'ensuite elle porte plainte contre l'escroc, cela prouverait qu'elle
était capable de ne pas se faire avoir par l'escroc, et que donc,
si elle porte plainte, c'est quasiment de l'escroquerie de sa part]
Lorsque les trois plaignantes ont été remboursées
de leur dernier cours, elles ont aussi signé une déclaration
disant qu'elles n'avaient plus le droit de demander d'autre remboursement.
Pour pouvoir gagner leur procès, il leur faut démontrer
que cette déclaration est invalide.
Les manoeuvres d'introduction du litige tournent largement autour de
cette question. Carlo Siebert ne pense pas qu'elles puissent être
jugées indépendemment du reste, mais croit qu'il faudra
les estimer à la lumière de l'ensemble, tandis que l'avocat
de l'église, Carsten Brink, estime que ces déclarations
sont essentielles.
"C'est vraiment bizarre. Elles signent d'abord en disant qu'elles
n'ont plus à se plaindre de rien, puis elles reviennent à
la charge et redemandent de l'argent. Sur le plan légal, c'est
très simple, et l'issue du tribunal ne fait aucun doute",
dit-il.
Les cours délivrés par l'église de scientologie
ont trait au développement spirituel et intellectuel. Si on les
continue, on devient finalement "clair" mais les procès
est excessivement long, pense Carlo Siebert. On donne sans cesse l'impression
aux gens que tout ira bien quand ils prendront le cours suivant, ce
qui est illusoire, et ces cours sont de plus en plus chers. Il est presque
impossible de sortir car l'église construit une dépendance
qu'elle exploite ensuite, dit Carlo Siebert. Siebert utilisera les services
d'un psychanalyste expérimenté en matière de dépendance
des membres vis à vis de cette secte durant le procès.
"'J'ai l'intention de lui faire expliquer les méthodes utilisées
par la scientologie envers les gens".
Du fait des discussions complexes entre les parties, il ne pense pas
que le procès aura lieu avant janvier 2002. |