Le Juge Georges Fenech parle des sectes
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Résumé: M.
Georges FENECH a été juge d'instruction du long procès
contre la scientologie à Lyon (1989-1997). Il a été
président de l'association Professionnelle des Magistrats, auteur
du livre "Main Basse sur la Justice" dont est tiré
ce passage.
UN JUGE PARLE A Prosecutor speaks on cults (From the book "MAIN BASSE SUR LA JUSTICE", J.C. Lattès éditeur, isbn 2-7096-1773-0) Extrait reproduit ici avec l'autorisation de l'auteur M. GEORGES FENECH was the Prosecutor (Juge d'instruction)
during the Scientology suit for homicide, fraud and extortion in Lyon.
He is the well-known President of the A.P.M. (association of Professionnal
Magistrates). Le fléau des sectes. Les juges se retrouvent seuls face au terrorisme, ils le sont aussi face à ce nouveau fléau, au moins en amplitude, que représentent les sectes Ayant eu moi-même a instruire le dossier de "l'Eglise de scientologie ", j'ai pu éprouver toutes les difficultés de cette tâche. Juillet 1990. Le 8 octobre 1996, à l'issue de huit journées d'audience, l'un des avocats de la défense, maître Maisonneuve, déclare à la télévision " Je me demande si, dans cette affaire, le juge ne s'est pas substitué au législateur. " La remarque est grave En un sens, it est inutile de se voiler la face : les pouvoirs publics n' ont jamais abordé de front le problème des sectes même si des hommes politiques tels que les députés A. Vivien en 1985 et A. Gest [dont le message d'encouragement, le 24 Janvier 1996, me fit un grand bien : qu'il en soit ici remercié] en 1995 ont su courageusement lever le voile à l' occasion de rapports remarquables. Place Vendôme, la volonté d'agir n' est pas apparue d'emblée, comme le souligne le rapport de la commission d' enquête accusant un certain retard dans la transmission même des informations [En date du 22 Décembre 1995]. Cette frilosité est d'autant moins compréhensible que les R.G. évaluent à 160 000 adeptes au moins occasionnels et 100 000 sympathisants le nombre de nos concitoyens mêlés aux groupes sectaires. Comme le notait Claude Pernollet, le président de l'US.M., le 19 octobre 1996, après avoir analysé la crise de confiance qui règne dans le pays et le fait que les Français se tournent de plus en plus vers la Justice : " Notre pays, état de droit, ne doit pas devenir une société contentieuse pour autant, le front judiciaire n'est pas une panacée. " Je m'accorde avec sa pensée. Elle fait d'ailleurs, pour moi, écho au point de vue de M. Vivien selon lequel " Il ne faut pas créer de législation particulière au risque de faire apparaître les sectes pour des martyrs. L'arsenal dont nous disposons est tout à fait suffisant. Ne suffit-il pas de l'appliquer [le Figaro, 24 Avril 1992] , " Les sectes sont bien un fléau et.la réponse à celui-ci ne peut être simplement judiciaire; il y faut aussi une volonté sociétale politique. |
7.En
bref I 1.Généralités I 2.Horreurs
et crimes I 3.Critiques
techniques I 4.Liens
externes I 5.Rions I 6.Témoignages |