Une héritière Gardini contre la scientologie



 

Résumé: A 64 ans, Maria Pia Gardini, apparentée aux Ferruzzi sort d'un cauchemar qui a duré seize ans. Elle a rompu tout lien avec la scientologie et veut maintenant récupérer la fortune dont elle a été spoliée.


 

LE FIGARO 06.03.01

ITALIE

Sous la coupe de la secte pendant seize ans

 

Rome: Richard Heuzé
Elle a le nom, l'allure, l'argent, les relations. Cela ne lui a pas suffi pour éviter de tomber dans les griffes de la scientologie. A 64 ans, cette femme apparentée aux Ferruzzi sort d'un cauchemar qui a duré seize ans. Elle a rompu tout lien avec la secte fondée en 1954 par Ron Hubbard et veut maintenant récupérer la fortune dont elle a été spoliée.


Maria Pia Gardini est cousine de Raul Gardini, brillant condottiere qui a construit dans les années 80 un empire dans le sucre et la chimie. Il a été le premier challenger européen dans la Coupe de l'America avec son splendide Moro di Venezia. Impliqué dans les enquêtes de "mains propres", il a préféré en 1994 le suicide au déshonneur et à la prison.


C'est en Floride que Maria Pia a connu la scientologie : " J'aidais ma fille droguée à se désintoxiquer. C'était en 1985. J'étais seule, fragile, après deux échecs matrimoniaux. Des adeptes de la secte sont venus chez moi. Ils étaient d'une grande gentillesse. Ils m'ont parlé d'un traitement guérissant tous les problèmes d'instabilité psychique et permettant de se purifier. Le premier programme (environ 1 800 francs) comprenait cinq heures de sauna par jour et un cocktail de vitamines. Ont suivi des séances fleuves pendant lesquelles je pouvais épancher tout ce que j'avais sur le coeur ", explique-t-elle.


Traitements de choc, thérapies de groupe, pressions psychologiques : rien ne lui est épargné. " Un véritable lavage de cerveau " dit-elle. La voilà bientôt contrainte de vendre ses biens de famille, des bijoux, des propriétés. " Quand j'ai refusé de signer des pouvoirs en blanc pour gérer mon patrimoine, on m'a enfermée dans une pièce et assommée de gifles. J'ai fini par signer un énième chèque. "


Pour s'en sortir, elle fait appel au Lisa McPherson Trust, une association combattant la scientologie. Avant de la laisser partir, la secte l'oblige à signer une décharge dans laquelle elle s'engage à ne rien révéler, ni entamer de démarche légale pour récupérer sa fortune. Rentrée en Italie, elle est décidée à obtenir justice et à demander de l'aide à un ami puissant, Jeb Bush, gouverneur de Floride et frère du président.


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