Le Cesnur et les apologistes des sectes ou:
comment tenter de noyer le poisson

 


 


précisons que cette photo n'est pas truquée, comme je l'ai cru quand un ami me l'a transmise.

Monsieur Introvigne n'aurait-il point de stigmates méphistophéliens??

A force de lire divers textes émanant des CESNURiens (un centre qui dit étudier les "nouvelles religions" né en Italie des opinions de l'avocat ès-copyrights et brevets Massimo INTROVIGNE), ou des opinions émanant plus généralement des apologistes des sectes tels Gordon Melton ou Jeffrey Hadden et bien d'autres, j'en suis venu à réaliser une partie de l'essence de leur modus operandi.

Cela consiste à noyer le poisson.

En effet, on ne peut s'empècher d'être frappé par la complexité et le nombre des réferences et notes de renvoi (dont les plus importantes sont généralement très difficiles d'accès) utilisées par le Cesnur et ses amis.

Quand il leur faut citer les critiques des sectes, ou les activités gouvernementales engagées contre des sectes, c'est plus difficile encore: ces documents sont généralement résumés de façon très schématique par les amis de M. Introvigne, avec une tendance à s'accrocher à quelque détail et à tenter de leur faire dire ce qu'ils ne disent pas. Disons que c'est encore de bonne guerre...

S'il est vrai que certaines erreurs commises doivent être repérées et réparées, comme l'affaire de "L'Arbre du Milieu", association cataloguée par erreur parmi les sectes par la Mission de la chambre des députés française, cela ne rend pas pour autant caduque ou sans valeur  le travail éxécuté par les commissions gouvernementales chargées de l'étude du problème sectaire.

Je ne doute pas que Me Introvigne dispose d'un bagoût digne de maîtres du barreau, et que cela lui ait apporté nombre de succès, ni qu'il n'ait à sa disposition de gros moyens de recherche et une grande mémoire. On peut toujours, à bien chercher, trouver chez tel universitaire telle citation qui contredira celle de tel autre universitaire non moins compétent ou connu. Einstein lui-même n'a-t'il pas trouvé d'opposants? Certaines de ses théories ne sont-elles pas controversées? Nous sommes pourtant dans le domaine des sciences dites exactes, alors que l'aventure du domaine des sciences humaines fait partie des sciences quasiment aléatoires, pourrait-on dire.

Aucun savant de ce domaine ne se risque plus à dire que ses conclusions sont parfaites et toujours applicables. Pourquoi faudrait-il qu'elles le soient, alors que l'être vivant est en perpétuelle évolution, et que ce qui est aujourd'hui plus ou moins vrai pour lui ne le serait plus demain?

Si l'absence totale de références peut, dans certains cas, dévoiler un raisonnement faible ou mal étayé,  une avalanche de réferences presque incontrôlables à la moyenne des gens peut au contraire laisser parfois supposer une forme de malhonnèté intellectuelle, car enfin, qui s'attendrait sérieusement à se trouver forcé de vérifier ligne après ligne des références parfois incomplètes, ou résumées de façon tendancieuse, émaillant des propos déjà complexes?
 
 

LE CONTRÔLE MENTAL


Tout le problème est là: le but essentiel du CESNUR et de ses satellites et étoiles jumelles apologistes consiste essentiellement à tenter de faire accroire
à l'absence de possibilité qu'un contrôle mental puisse exister. C'est absurde. Le contrôle mental existe à des degrés divers.

D'ailleurs, le CESNUR utilise souvent une forme de contrôle mental (cela ne fait évidemment pas de lui une secte). C'est la désinformation  - une forme affadie du mensonge pur et dur. La désinformation consiste à déformer suffisamment un fait pour lui faire signifier autre chose. C'est une méthode de guerre, systématiquement utilisée depuis l'enfance jusqu'à l'obtention du brevet de dictateur absolu. "Je vais te pèter la g..., je suis un as du (karaté, judo, boxe, savate et autres)," qui donnera plus tard des "Messieurs les anglais, tirez les premiers" - avec les risques que l'on sait.

C'est de la propagande, dont Walter Lippman disait: "La propagande est cette branche du mensonge qui permet de tromper ses amis sans jamais pouvoir tromper ses ennemis.

C'est effectivement le cas: ceux qui sont tout prèts, grâce à l'important réseau de relations (enviable chose!!) dont dispose Massimo Introvigne, à entendre les théories des maîtres apologistes, seront trompés, alors que malgré toute notre bonne volonté, nous autres anti-sectaires ne parvenons jamais à trouver un accord général avec les paroles et écrits des Cesnuriens sur le fameux contrôle mental. Serions-nous les seuls à avoir rencontré d'anciens adeptes qui décrivent par le menu comment ils furent dupés des décennies durant, jusqu'au jour où ils se sont enfin réveillés et extraits d'une secte, seuls ou grâce à l'amour et à l'aide éclairée de quelqu'un?

Il n'est guère nécessaire aux anti-sectaires d'aller chercher midi à quatorze heures chez des historiens , ni de trafiquer le vocabulaire pour faire entendre ce que comprend si facilement le bon sens des peuples: ces peuples, qui tous ont eu plus ou moins à souffrir d'abus de contrôle les entraînant à des activités ou actions qu'ils n'auraient pas choisi de faire en l'absence de pressions, comprennent très facilement qu'un abus de ces positions et méthodes de contrôle peut aboutir à l'abètissement progressif de l'individu, à sa dégradation, à sa perte plus ou moins complète de volonté propre.

Or, que font les sectes coercitives, que le Cesnur continue envers et contre toute évidence, d'appeler "Nouveaux Mouvements Religieux"? Elles mentent à leurs adeptes, se prétendent capables de résultats qu'elles n'obtiennent jamais (ou qui n'ont aucun stabilité  dans le temps), à moins qu'elles se contentent simplement de promettre un bonheur hypothétique et parfait - mais demain, pas aujourd'hui.

Si les adeptes se rendent alors compte de la supercherie, les sectes utilisent toute sorte de pressions pour le contraindre à rester.

Elles pratiquent de la sorte non point par hasard ou par conviction, mais à partir de règles strictes, préétablies, intentionnelles, rationalisées, codifiées. Le but est de conserver l'adepte, ou, s'il part, qu'il n'attire pas d'ennuis: elles usent alors éventuellement de chantage sussuré ou éxécuté pour l'en empècher.

Comment pourrions-nous nous mettre d'accord avec les Cesnuriens et autres apologistes, qui d'emblée réfutent la possibilité même que le contrôle mental (ou le 'lavage de cerveau') puisse exister?

Et comment pourrions-nous considérer comme religieux des mouvements dont les buts réels sont manifestement en complète opposition de leurs buts annoncés, c'est à dire dont les fondateurs ne vivent pas du tout en accord avec les règles qu'ils ont personnellement établies?
 
 

INTENTION DES APOLOGISTES

On ne peut douter des intentions de certains universitaires désireux de défendre la liberté de religion, de parole, la liberté elle-même. Mais comment qualifier les intentions de gens qui cherchent à défendre des groupes coercitifs - souvent criminels même - en négligeant volontairement les témoignages qui les dérangent?

Voudraient-ils par hasard qu'un maximum de gens soient la proie de ces sectes et deviennent "faciles à duper ou à manipuler", afin de pouvoir ensuite lancer leurs propres forces de combat à l'assaut de ces mouvements, pour leur prendre leurs adeptes rendus dociles par les sectes?

Les Cesnuriens sont en effet catholiques trop bon teint - sans entrer dans le détail, proches de mouvances extrèmes:  certains d'entre eux ne désireraient-ils pas revoir fleurir un ordre mondial sous la bannière chrétienne, en remettant au goût du jour les errements du passé, l'inquisition, les croisades? On pourrait imaginer qu'ils voient par avance un vivier para-militaire dans ces hordes d'adeptes préparés par des sectes de tout poil.

On ne peut manquer de me rétorquer que cette hypothèse soit des plus fantaisistes. Il se peut qu'elle le soit.

Dans ce cas, que les CESNURiens veuillent alors expliquer quel motif un groupe déclarant ETUDIER les 'nouveaux mouvements religieux' pourrait pousser ses dirigeants à prendre systématiquement la défense de ces mouvements, même quand les preuves de leurs crimes sont sous leurs yeux? Quel intérêt peuvent-ils avoir à être partiaux et afficher en tout temps un dédain et un refus de toutes les preuves opposées et de tout témoignage qui leur porterait ombre? Quel intérêt à ne citer que la partie "concordante" de certains documents? Quel intérêt à taire les avis opposants, ou à tenter de les ridiculiser?

Ce sera la conclusion : répondront-ils clairement à ces questions?