Voici ce que dit le journal Le Quotidien du
Médecin à propos
du rapport d'activités de la MIVILUDES: (Mission Interministérielle
de Vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN / 28 JANVIER 2004
Bonnes pratiques et surveillance des refus de soins
Vigilance médicale contre les sectes
La Mission de lutte contre les sectes demande à l'Ordre des médecins
de veiller aux bonnes pratiques de soins et attire l'attention sur les refus
de vaccination et de transfusion sanguine.
LES SECTES guérisseuses, la souffrance et la maladie, fonds de commerce
des sectes, sont au cœur du rapport 2003 de la Mission interministérielle
de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) (« le
Quotidien » du 28 novembre 2003), qui vient d'être remis au Premier
ministre.
Contre le charlatanisme.
La Miviludes rappelle que les professions de santé sont réglementées
pour protéger les malades contre le charlatanisme. L'article 39 du code
de déontologie médicale stipule que « toute pratique de
charlatanisme est interdite ». Or des mensonges aux malades, des diagnostics
aberrants, des procédés illusoires, des produits ou remèdes
prétendument magiques ou secrets, sont signalés à la Miviludes,
qui considère que ces faits sont « souvent liés à des
agissements sectaires ». Selon elle, « l'interdiction de publicité prévue
par le code de la santé publique et les dispositions du code de la consommation
ne semblent pas couvrir toutes les situations ».
L'exigence de qualité des soins s'applique à toute prestation
médicale ou paramédicale, insiste la Mission. Il existe un encadrement
des pratiques grâce aux textes réglementaires, mais aussi aux
recommandations de pratiques cliniques élaborées par l'Agence
nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes),
aux recommandations de sociétés savantes et à l'expertise
de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Autant de protections « contre les dérives à l'intersection
du charlatanisme et du sectarisme ». Aussi la Miviludes demande-t-elle à la
direction générale de la Santé, ainsi qu'aux Ordres des
médecins, des pharmaciens, des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes
de faire connaître au public ces recommandations.
Les refus de vaccination en hausse.
« Certains groupes sectaires refusent les soins préventifs que constituent
les vaccinations », dénonce la Miviludes. Elle fait remarquer que
l'Ordre des médecins constate une augmentation du nombre de certificats
de contre-indication à tous les vaccins. Le ministère de la Santé a
rappelé aux Ddass, par note du 18 juin 2003, la législation en
matière de vaccinations obligatoires : règles applicables et contre-indications
temporaires ou définitives. Pour la Miviludes, « une information
précise, de nature juridique », serait fort utile afin d'« éclairer
les hôpitaux sur les conditions de refus de soins ». Elle suggère
que le dispositif législatif et réglementaire en matière
de vaccinations obligatoires fasse l'objet d'une diffusion élargie et
qu'une information similaire soit conduite en ce qui concerne le refus de transfusion
sanguine.
Signaler les états de faiblesse.
Autre proposition de la Miviludes : favoriser le signalement des personnes
en état de faiblesse par les intervenants en santé ; elle souhaite
que la Chancellerie vérifie que l'article du code pénal récemment
modifié (loi du 3 janvier 2004) permet de signaler « les abus
frauduleux de la faiblesse de personnes en situation de sujétion psychologique
ou physique » sans risquer d'être poursuivi pour violation du secret
professionnel.
Elle propose que le délai de prescription des délits (5 ans)
et des crimes (20 ans) coure à partir de la majorité des victimes.
Pour les victimes d'infractions « en état de sujétion psychologique
ou physique », le délai pour agir partirait du jour où elles
seraient en état de déposer plainte.
> PHILIPPE ROY
Protéger les « enfants indigo »
La mission de lutte contre les dérives sectaire « tire la sonnette
d'alarme » à propos d'un mouvement récemment implanté en
France, Kryeon, qui est « parvenu à intéresser » certains
parents d'enfants hyperactifs, autistes ou simplement précoces et en
situation d'échec scolaire. Selon le « concept ésotérique-ufologique » de
Kryeon, la couleur de l'aura varie en fonction du caractère de l'aura
ou de la santé. L'indigo, dernière couleur visible, est décelé par « quelques
adeptes adultes spécialement formés » chez ces enfants
en difficulté qui sont alors élevés dans l'idée
qu'ils sont supérieurs et qu'ils ont une mission à accomplir. « L'enfant
indigo est généralement rendu asocial, écarté du
système scolaire et désespérément seul »,
s'inquiète la Miviludes. Elle souligne que Kryeon rejette la médecine
classique et surtout les psychiatres, arguant que « le remède
risquerait d'être pire que le mal ».
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