Le retour des jacobins
|
|
Résumé: "CESNUR" le centre d'étude des nouvelles "religions.": un organisme piloté et fondé par les pro-sectes. "religion n'aura ici que le sens de "endroit où l'on peut faire la quète pour le compte d'un gourou." Je crains en effet que ceux qui parlent des sectes sans y être passés n'aient pas forcément l'expérience suffisante - quasi intransmissible - pour en discuter en toute connaissance de cause. C'est certes le cas de Massimo Introvigne, dont les gommages de la réalité sont trop fréquents pour être l'effet du hasard et de l'honnèteté intellectuelle.
critiques en bleu, caractères gras "Seront punis d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de ... francs belges ou d'une de ces deux peines seulement, ceux qui par voies de fait, violence, menaces ou manoeuvres de contrainte psychologique contre un individu, soit en lui faisant craindre d'exposer à un dommage sa personne, sa famille, ses biens ou son emploi, soit en abusant de sa crédulité’ pour le persuader de l'existence de fausses entreprises, d'un pouvoir imaginaire ou de la survenance d'événements chimériques auront porté atteinte à ses droits fondamentaux" (1). Ceci constitue l'ossature de toute escroquerie: il s'agit en effet d'énoncer comment et pour quelles raisons on peut qualifier l'escroquerie. Le droit français est équivalent dans sa formulation. Les termes "Faire croire à l'existence de fausses entreprises ou la survenance d'évènements chimériques" sont la clé de l'escroquerie, escroquerie pour laquelle des gens comme Hubbard ont été d'ailleurs condamnés à 4 ans de prison en France. Cette règle pénale ne remonte pas aux temps de la Terreur et de la répression jacobine de la "superstition" c'est-à-dire de la religion. Cette loi n'a aucun rapport avec la religion. C'est Introvigne qui le dit; il s'agit d'un professeur italien, probablement adoré des sectes, et malhonnète homme s'il en est, car on ne peut simultanément défendre des mouvements tels que le Moonisme, les Raéliens ou les scientologues, leurs buts, bases, méthodes et désirs étant extrèmement différents et opposés dans la majorité des cas. Ce sont ce que l'on nomme des ennemis cordiaux; en tous cas, cordiaux pour le moment et dans les apparences exetérieures. On ne peut s'empècher de penser, à lire Introvigne, qu'il en a fait son fond de commerce et qu'il en tire une gloire - gloire que tôt ou tard, les sectes elles-mêmes lui reprocheront, en particulier si l'une d'entre elles prenait trop d'ampleur, ce qui forcerait Introvigne à réviser ses concepts. Le lecteur pourra ensuite se reporter aux textes (1) et (2) donnant davantage de précisions sur les malhonnètetés intellectuelles d'Introvigne. Une commission d'enquête sur les "sectes" (pourquoi
sectes est-il entre guillemets?) de la Chambre des Représentants
de Belgique, dont le rapport a été rendu le 28 avril
1997, a sérieusement proposé de l'introduire dans le
code pénal belge. Ce rapport représente une étape
ultérieure d'un processus qui - partant de la préoccupation,
parfaitement légitime en soi,
de lutter contre les abus des mouvements religieux qui
violent les règles communes du droit pénal - (notons
ici qu'Introvigne n'a pas été gèné de
participer ou d'être utilisé au procès triplement
criminel - homicide, escroquerie et extorsion - de Lyon contre la
scientologie, ce qui contredit son "parfaitement légitime")
finit par utiliser les "sectes" comme prétexte à
des campagnes qui ont pour but de restreindre la sphère de
la liberté religieuse et associative, et d'étendre les
pouvoirs de contrôle de l'État sur les religions.
Le contexte La commission belge a été constituée le 28 mars 1996, dans le sillage de la publication le 10 janvier 1996 du rapport parlementaire français. Le rapport français est sans doute un document discutable, avec des centaines d'erreurs de fait. Aucune de ces prétendues erreurs n'est citée par Introvigne: il se moque du lecteur, ce qu'il dit est gratuit. Les sectes seraient trop heureuses d'attaquer d'éventuelles erreurs. Si j'avais eu à écrire ce même rapport, on y trouverait 3000 pages de témoignages vécus dans l'enfer des sectes. Affirmer "des centaines d'erreurs" sans en citer la moindre est un abus caractérisé dans le cas d'un document "professoral". Par ailleurs, comment se fait-il
que toutes les enquètes des journalistes et des gouvernements
finissent par aboutir aux mêmes conclusions? Introvigne pourrait
observer que la coincidence est assez troublante, mais il utilise
des oeillères sectaires. Ce n'est pas sans raison qu'on édite parfois de nouvelles lois. Qui aurait parlé, voici 20 ans, de PIRATAGE INFORMATIQUE? Et, en début de siècle, de sectes, au sens sectes de l'an 2000? Qui aurait imaginé que des escrocs se serviraient de paravents religieux pour faire des montagnes d'argent et mettre des gens en esclavage, voire prostituer des enfants? Comparaissant comme témoin face à la commission
parlementaire belge, le psychiatre Jean-Marie Abgrall - l'un des représentants
les plus importants des milieux anti-sectes en France (8) - a affirmé
que "contrairement à ce qu'il croyait à l'époque
[du rapport parlementaire français] il considère néanmoins
aujourd'hui qu'il faut faire entrer la notion de secte et celle de
manipulation mentale dans le droit positif en les mettant en relation
avec des infractions. Il appartiendra ensuite à la jurisprudence
d'affiner cette notion au coup par coup, par analogie." (9) Dans le sillage du rapport français, le Canton
de Genève a demandé en janvier 1996 un Audit sur les
dérives sectaires à un groupe de juristes, publié
en février 1997 (10). Comme j'ai eu l'occasion de le relever
dans un autre lieu, le ton et la méthode du rapport cantonal
de Genève sont, par certains côtés, plus acceptables
que le rapport français (11). Toutefois - dans la partie signée
par l'avocat Maurice Harari - le rapport de Genève tient compte
de la nouvelle opinion des milieux anti-sectes. Il propose d'introduire
dans le droit suisse un délit de "déstabilisation mentale"
(12), "si l'état de déstabilisation mentale peut être
constaté médicalement (13)" ; "alternativement, en l'absence
d'une définition médicale on pourrait envisager d'édicter
une norme qui vise les actions des auteurs tendant à la déstabilisation"
(14). Cette évolution se manifeste non seulement dans les débats
en cours en Allemagne, où une commission parlementaire d'enquête
sur les "sectes" est à l'oeuvre, et dont le rapport est attendu
en 1998 (15), mais encore dans les travaux de la commission belge.
Cette dernière a, du reste, tenu compte, de façon évidente
et même déclarée, de quelques critiques adressées
au rapport parlementaire français. Elle a par exemple décidé
- contrairement à la commission française - de tenir
des audiences publiques dans la majorité des cas, et de publier
les procès-verbaux, après les avoir soumis au préalable
à l'approbation des témoins, ainsi que ceux des audiences
tenues à huis clos. Alors que la commission française
n'a écouté aucun expert universitaire, (et
le Dr Abgrall, il ne serait pas universitaire? et les autres spécialistes
et ethnologues ou sociologues non plus? Introvigne omet aussi de citer
des gens dont les oeuvres sont régulièrement citées
en pareil cas, comme le Pr. Margaret Singer, ou Stephen A. Kent, et
les oeuvres de multiples auteurs spécialisé ou de critiques
anciens membres) la commission belge a entendu six "représentants
des milieux académiques" (16). Parmi eux, trois ne sont pas
particulièrement spécialisés dans les nouveaux
mouvements religieux. Deux sont, par contre, spécialistes dans
cette matière (le professeur Anne Morelli et le professeur
Karel Dobbelaere) et un est spécialiste en ésotérisme
(le docteur Luc Nefontaine). Enfin, la commission belge s'est sentie
en devoir de dédier trois pages à l'analyse des critiques
du CESNUR - le Centre d'Études sur les nouvelles religions
- au rapport parlementaire français, analyse exposée
dans l'ouvrage "Pour en finir avec les sectes"
[ouvrage CESNURien défendant les sectes!!]. Si la
commission belge conclut "qu'elle ne peut se rallier aux constatations
(de ce) groupe de sociologues des religions" (17), l'analyse conserve
au moins un ton respectueux. Le CESNUR est défini - de façon
pas totalement précise, mais certainement pas diffamatoire
- comme une association qui "regroupe des universitaires spécialisés
en histoire des religions, la plupart étant des sociologues
des religions" (18). Je dois toutefois déplorer que l'incroyable
verbiage du docteur Jean-Marie Abgrall sur le CESNUR, ait été
donné à la presse sans un commentaire qui marque une
prise de distance de la commission (comme cela est au contraire survenu
dans d'autres cas). Selon le psychiatre français, après
le succès limité de la FIREPHIM (Fédération
Internationale des religions et philosophies minoritaires), promue
par le Mouvement Raëlien (dont il omet
de dire qu'il a été l'objet de sérieuses attaques
pour ses prises de position pédophiles et dernièrement
débouté de sa plainte face à un journal suisse)
pour et par d'autres nouveaux mouvements religieux (la
scientologie n'en est certes pas un et Nouvelle Acropole, qui ne se
qualifie pas lui-même de religieux, est qualifié de tel
par Introvigne!), "les sectes ont créé une
structure parallèle, le CESNUR" (19). Le docteur Abgrall est
convaincu qu'actuellement, l'Europe est principalement confrontée
à deux dangers : l'extrême droite et les mouvements totalitaires
sectaires" (20). Il fournit donc comme "preuves" des affiliations
sectaires du CESNUR le fait que le soussigné, qui est le directeur
du CESNUR, enseigne au Pontificio Ateneo Regina Apostolorum et est
"responsable" de l'"Alliance Catholique" (sic) (21). Le Pontificio
Ateneo Regina Apostolorum a été fondé par les
Légionnaires du Christ [Cesnur n'est
donc pas lié au Vatican , où Introvigne n'est pas enseignant
ni intervenant - Et Introvigne n'enseigne à cette association
qu'un mois par an, mais Introvigne omet de le préciser].
Pour le docteur Abgrall - qui ne connaît évidemment que
le nom de cette congrégation religieuse d'origine mexicaine
- "les Légionnaires du Christ" sont un "mouvement très
proche de l'extrême droite européenne, en fait une extrême
droite catholique intégriste. C'est par ce relais que toutes
les sectes européennes essaient d'obtenir une sorte de caution
morale, publique et politique"(22). Quant à l'Alliance Catholique,
elle serait simplement "l'équivalent romain de Tradition, Famille,
Propriété, qui est une secte d'extrême droite"
(23). Il s'agit, évidemment, de radotages qui se commentent
par eux-mêmes.(s'ils se commentent
d'eux-mêmes, pourquoi Introvigne les relève-t'il? On
ne se gratte que là où ça démange.
Entre autres, le CESNUR n'aurait pas pu être fondé comme
une réaction au succès limité de la FIREPHIM,
pour la bonne raison que la FIREPHIM a été constituée
en 1992, c'est-à-dire quatre années après la
fondation du CESNUR, qui remonte à 1988. Ce genre d'attaques
révèle plutôt quelle est la "rigueur" et le "professionnalisme"
avec lesquels se meuvent certains personnages (24). Leur discours
se situe à la périphérie de la culture et du
simple bon sens, mais il réussit de façon incroyable
à se faire prendre au sérieux par les médias,
les tribunaux et même les commissions parlementaires. (notez
bien qu'une fois de plus, tout individu qui ne serait pas d'accord
avec un pro-sectaire est implicitement considéré comme
stupide: c'est là une caractéristique sectaire essentielle:
on n'y admet aucun critique, sans quoi les sectes n'existeraient tout
simplement plus depuis longtemps, pour la grande majorité d'entre
elles. Les citations d'Introvigne pour Abgrall ne sont pas dévoilées
non plus, si bien qu'on ne peut juger par soi-même, contrairement
à ce qui est possible ici). Je laisse ici la critique du texte d'attaque pro-sectaire d'Introvigne, grand défenseur des sectes. Tout le reste est du même tonneau.
Roger Gonnet Jacobins: observons que les jacobins sont en fait des "socialistes" de la fin du XVIIIe siècle, avec les problèmes que cela pouvait poser à l'époque. Il n'y a donc guère de rapport entre le titre accrocheur d'Introvigne et le contenu... c'est de l'effet à bon compte. Mais cela situe toutefois bien le CESNUR et Introvigne: extrème-droite. |
7.En
bref I 1.Généralités I 2.Horreurs
et crimes I 3.Critiques
techniques I 4.Liens
externes I 5.Rions I 6.Témoignages |