Note du webmaster
traducteur: archive.org
a également effacé (sans même mettre une observation)
toute trace des sites successifs du webmaster depuis leurs débuts
(mars 1997).
Il s'agissait de www.hol.fr/~gonnet,
www.worldnet.fr/gonnet; www.span.ch/~spaw1736/sciento-vs-internet
et même celui-ci, www.antisectes.net
L'église [de scientologie], la
loi sur les droits d'auteur -- et trop de liens internet manquants
Par Molly Wood
Associate editor, CNET Reviews
27 septembre 2002
A quel point la scientologie fait-elle peur? Bof, je me suis demandé
si je devais quand-même écrire la critique que vous commencez
à lire, car je pensais que je risquais de voir CNet se faire
attaquer en justice, par le simple fait que j'aurais mentionné
le sujet... Mais je ne pouvais pas rester en dehors. Je trouve terrifiant
de constater que toute critique de la scientologie disparaisse rapidement
de la Toile Web - remercions à ce propos les lois américaines
mal conçues et la crainte rampante d'être poursuivi en
justice.
Eglise de la Procédurologie
Pour la seconde fois
cette année, l'église de scientologie a réussi
à pressurer un site web que je respecte énormément
pour lui faire ôter des liens en direction d'un site qui la critique.
Cette semaine, l'Archive Internet, cette bibliothèque
digitale qui compte plus de 100 térabytes** de mémoire
et à propos de laquelle j'avais écrit mon premier article
chez CNet, compte un site Web de moins. Le site manquant, c'est celui
de Xenu.net, qu'entretient un homme d'affaires norvégien, M.
Andreas Heldal Lund. Les responsables d'Internet Archive disent que
les scientologues ont demandé à ce que le site soit effacé,
prétendant qu'il contenait des extraits de documents sous copyrights
de l'église.
La scientologie n'a pas déposé
moins de sept plaintes différentes contre le moteur de recherche
Google
Si cet incident xenu.net
vous paraît familier, c'est que l'église de scientologie
a également réussi à faire pression sur un autre
de mes sites préférés, le moteur de recherche Google,
afin de lui faire effacer en mars dernier les liens pointant vers ce
même site www.xenu.net. (Google
a remis la plupart de ces liens, sauf vers certaines pages contenant
des matériaux supposés être protégés
par des copyrights). Dans sa lettre "Cessez ou Désistez-vous",
la scientologie affirme avoir réussi à faire pression
sur cinq fournisseurs d'accès afin qu'ils ôtent ce même
site. Selon les surveillants du site Web "ChillingEffects"
[litt: Effets Effrayants] , l'église n'a pas déposé
moins de sept plaintes séparées contre google et contre
au moins deux autres sites web, en utilisant la loi terriblement vague
dite "DMCA" [Loi US du "millénaire" sur
les copyrights digitaux ].
Levez-vous et Battez-vous
Les scientologues
ont un passé chargé d'attaques litigieuses envers les
oeuvres critiques. En 1999, Amazon.com [la plus grosse libraire commerciale
internet au monde, ndt] ôtait, puis remettait en place un
ouvrage critiquant les scientologues. En 1991, alors que Times Magazine
avait publié en couverture une importante enquète de fond
sur la scientologie et le suicide d'un de ses membres, les scientologues
portèrent très vite plainte. La plainte fut rejetée,
et l'avocate scientologue Helena Kobrin dut payer en 1994 une amende
pour dépôts de plaintes abusifs. Mais il est troublant
de constater que l'église ait eu des succès dans ses combats
contre le Web, la plupart du temps parce que les sites ont le réflexe
d'effacer d'abord sans vérifier s'ils violent vraiment la loi
DMCA ou d'autres lois portant sur les droits d'auteur. C'est la peur
provoquée par le DMCA. Alors qu'Andreas Heldal Lund, propriétaire
du site Xenu, peut parfaitement contre-attaquer la plainte en violation
de copyrights, il ne le fera pas, car cela exigerait qu'il se soumette
à une juridiction américaine, possibilité épuisante,
ruineuse, voire potentiellement dangereuse au moins du point de vue
financier.,
Les scientologues ont un passé
chargé d'attaques litigieuses envers les oeuvres critiques
Mais si la loi DMCA
est un véhicule que la scientologie utilise en rouleau compresseur
face à ceux qui voudraient la critiquer, je suis attristée
de constater que nombre de responsables de sites se soient couchés
sans piper mot. Quels que soient les mérites de la scientologie
- et franchement, j'ai tendance à penser qu'il n'en existe aucun
- dans une société libre, chacun devrait avoir le droit
de rechercher des alternatives. Je suis embètée de constater
qu'une bibliothèque digitale auto-proclamée -- ou une
bibliothèque -- puisse être domptée par des menaces
de plaintes et des prétentions de violations de copyrights. Moi-même
et des foules d'autres personnes, fûmes horrifiés que Google
ait pu se laisser faire devant de telles exigences et nous avons applaudi
lorsqu'il a remis en place l'essentiel du site xenu.net.
Une secte propage ses croyances auprès de ses membres en les
isolant des points de vues divergents, en écrasant la dissension,
et en contrôlant l'information. Je ne veux pas que des sites Web
fassent ce travail à leur place par seule crainte de faire face
à des territoires juridiques mal cartographiés.
Térabytes:
milliard de milliard de bytes. A titre indicatif, une grosse encyclopédie
ne demande que deux ou trois milliards de bytes de mémoire.
L'archive de l'internet
fait taire les critiques de la scientologie
By Lisa M. Bowman
Rédactrice CNET News.com
24 septembre, 2002, 1:05 PM PT
Flanchant sous la
pression de la scientologie, l'Archive
Internet a effacé le site d'un critique de la secte de son
système.
L'archive internet,
c'est un site qui préserve des "images" d'anciennes
pages web et se décrit comme étant "une bibliothèque
des sites internet et des autres appareils culturels sous forme digitale".
L'Archive ne présente plus les archives du site www.xenu.net.
Au lieu de cela, les internautes lisent un document expliquant que le
"site a été effacé sur demande de son propriétaire".
Mais l'opérateur de ce site, Andreas Heldal-Lund, a affirmé
n'avoir jamais demandé qu'on efface son site. M. Heldal Lund
est un homme d'affaires norvégien et un critique de longue date
de la scientologie; il tient à ce que les gens lisent les pages
archivées de son site.
"J'en suis l'auteur, et je n'ai jamais demandé qu'elles
soient ôtées de là. Je pense que ce qui se passe
dans cette circonstance particulière est assez grave."
Un représentant de l'archive Internet - qui est essentiellement
l'oeuvre de bénévoles - a ôté les pages après
que des avocats de la scientologie aient affirmé "être
propriétaires des matériaux accessibles" dans
le site. Il explique que le groupe a remplacé les liens par un
message d'erreur générique parlant des sites bloqués.
Cependant, Archive.org
n'a pas seulement ôté les pages de xenu.net qui contenaient
des documents supposés de la scientologie, mais tout le reste
du site, dont les pages sont l'oeuvre d'Andreas Heldal Lund.
Nous n'avons pu communiquer avec un responsable de la scientologie.
Selon certains articles de la loi américaine sur les droits d'auteur,
les opérateurs de site peuvent s'opposer à ce type de
demandes s'ils croient qu'on a effacé des passages licites. Cependant,
Andreas Heldal Lund explique ne pas tenir à porter plainte, car
l'affaire aurait lieu devant les juridictions américaines.
Les scientologues ont eu la main vraiment lourde lors de leurs manoeuvres
destinées à ôter les pages web. Ils s'en sont pris
aux webmasters, aux fournisseurs d'accès des sites, et même,
à des poids lourds de l'internet tels que Google. [cf
ici]
La plupart du temps, les avocats scientologues prétendent être
propriétaires des droits d'auteur de matériaux hébergés
dans ces sites critiques, matériaux qu'ils défendent avec
virulence, puisque les membres de la scientologie doivent payer pour
y avoir accès. Nombre d'opérateurs de sites et de fournisseurs
d'accès ayant reçu ce type de lettre menaçante
exigeant l'effacement de certains matériaux le font tout de suite,
sans même remettre en question la validité de ces prétendus
droits d'auteurs.
En 1999, Amazon.com avait ôté de la vente un livre
critique de la scientologie, puis l'a restauré.
Plus récemment, Google a réagi à des lettres
de menaces envoyées par des avocats scientologues, en ôtant
les liens vers le site www.xenu.net.
La société a cependant remis en place le lien vers la
page de base du site, sous la pression d'avocats défendant la
libre expression. L'incident a poussé Google a réviser
sa politique d'effacement de liens. Désormais, il expédie
des copies de ces lettres au site de ChillingEffects.org,
un site dont les auteurs sont des groupes de défense des libertés
civiles se fixant pour tâche d'éduquer les gens quant à
leurs droits.
Deuxième
pièce:
Il
s'agit d'une lettre ouverte de la part de Dave Touretzky, (professeur
émérite à l'université Carnegie Mellon,
défenseur des droits de l'homme, et auteur de plusieurs sites
critiques de la scientologhie ou de ses satellites), et des deux autres
co-auteurs du site effacé "SlatkinFraud.com"
"Etant propriétaires
de SlatkinFraud.com, l'un
des sites web entièrement bloqué par l'Archive Internet,
nous sommes perturbés par les récentes explications fournies
par Archive.org en raison de cette omission.
Bien que nous comprenions fort bien que l'organisation de la Wayback
Machine ne tienne pas à participer involontairement à
des violations de droits d'auteur, nous somems génés de
constater la manière dont l'effacement de notre site a été
mené, et par l'absence de réponses d'Archive.org lorsque
nous avons signalé ceci à vos services.
Quand un utilisateur de Wayback Machine tente d'accéder à
la version archivée de SlatkinFraud.com, il reçoit à
la place un message sybillin prétendant que "le propriétaire
du site" a demandé à ne pas être inclus dans
l'archive. C'est absolument faux, et totalement en contradiction avec
les désirs des propriétaires du site en question, qui
aimeraient tout à fait voir leur site présent dans l'archive
Internet. Le matériau contenu dans SlatkinFraud.com est entièrement
notre propriété et notre oeuvre.
Hélas, ainsi que nous avons pu l'observer ces derniers jours,
SlakinFraud.com n'est pas le seul site a avoir eu droit à cet
effacement cavalier, effacement basé sur les plaintes de la scientologie.
Dans l'explication récemment fournie par archive.org, l'auteur
fait observer que l'église "a prétendu posséder"
les droits d'auteur d'une quantité inconnue de matériaux
qui étaient à ce moment-là accessibles dans les
archives de la Wayback Machine. Cependant, les responsables d'Archive.org
ne semblent avoir fait aucun effort d'aucune sorte pour informer les
propriétaires des sites de ces "plaintes" envers des
matériaux, et en fait, jusqu'à aujourd'hui, ils n'ont
pas même répondu aux questions directes posées à
propos de l'effacement de certains sites, quand leurs propriétaires
s'en sont inquiétés.
Ce système de détermination des effacements ou des maintiens
de sites sur la Wayback Machine est clairement inacceptable, pusqu'il
ne respecte pas l'une des provisions essentielles du DMCA (loi sur le
copyright digital aux USA), à savoir: le processus de contre-notification.
D'après cette loi DMCA, le propriétaire d'un site supposé
contenir des matériaux en violation des droits d'auteur a le
droit de s'opposer à une plainte en faisant une lettre de contre-notification
au fournisseur d'accès, s'il pense que le matériau visé
ne viole pas les droits d'auteur; auquel cas, le fournisseur d'accès
doit remettre en place tout fichier qui aurait été temporairement
effacé; à partir de là, le plaignant peut mener
l'affaire devant les tribunaux en se plaignant contre le présumé
violeur de copyrights, ou laisser tomber l'affaire.
Ce système fournit une importante vérification
face à un équilibre parfois périlleux entre les
droits d'un propriétaire de copyrihts, et ceux des utilisateurs.
Grâce au côté formel du processus, et en permettant
une réaction de l'individu responsable de la violation présumée,
on libère l'hébergeur des ennuis que provoquaient des
plaintes sans fondements.
On a vu une situation similaire après des plaintes de la scientologie
contre certains fichiers populaires accessibles sur le moteur de recherche
Google. Au départ, les plaintes de la scientologie ont provoqué
l'effacement complet de plusieurs sites liés à la scentologie
dans la base de données Google. Une fois cette omission connue,
la décision de Google d'effacer ces sites sans avertissement
a provoqué une levée de boucliers des usagers. En fait,
un examen plus approfondi des plaintes de la scientologie démontra
immédiatement que les avocats de l'église agissaient de
mauvaise foi et qu'ils mélangeaient exprès les textes
sur les copyrights avec les textes sur les secrets de commerce, alors
que les affaires de secrets de commerce ne sont pas du tout du ressort
du DMCA.
L'explosion de critiques, d'articles dans les médias nationaux
et internationaux qui s'en est suivie a poussé Google à
reconsidérer sa décision. Au bout de quelques jours, la
société avait remis les liens en place, et admis de rendre
publique toute plainte future concernant le DMCA, en coopération
avec ChillingEffects.org, un site web sans but lucratif entravant les
abus au DMCA. Les usagers de Google, qui s'étaient sentis trahis
non seulement par l'effacement, mais aussi par le silence de Google
à son sujet, ont bien accueilli cette décision.
L'explication que fournit Internet Archive ne mentionne pas si les plaintes
originales reçues de la scientologie ont eu pour cadre le DMCA.
Cette information aiderait les propriétaires des sites tels que
nous, car elle nous permettrait de déterminer si une plainte
est justifiée, et nous permettrait d'ôter les matériaux
éventuellement en violation, de notre plein gré.
En supposant qu'il s'agissait bien d'une plainte en DMCA, il serait
utile qu'Archive.org suive la procédure précédemment
adoptée par Google, et qu'il fasse l'effort d'informer aussitôt
les propriétaires de sites. Cela pourrait se faire par un sytème
d'alerte par e-mail, en adoptant éventuellement une politique
similaire à celle de Google vis-à-vis de ChillingEffects.
Ceci permettrait aux propriétaires des sites de décider
s'ils envoient ou pas une contre-notification, libérant ainsi
Archive.org de tout souci pouvant naître de sa responsabilité
à titre accessoire et de sa responsabilité à ôter
un site sans avertissement. Cela découragerait également
les plaintes sans fondement face à des matériaux usant
de citations manifestement licites, puisqu'un propriétaire de
bonne foi pourrait entreprendre une action en justice dans les trente
jours de réception de la lettre de contre-notification.
Si à cet instant, Wayback Machine décidait de ne pas remettre
en place un site, ce qui est évidemment son droit, l'organisme
devrait par ailleurs s'interdire de suggérer que cet effacement
est effectué à la demande du propriétaire du site,
et devrait plutôt expliquer qu'il craint qu'il ait une violation
potentielle de copyrights.
Finalement, compte tenu de l'énormité du projet Archive.org
et des avantages qu'il a procurés, et, nous l'espérons,
qu'il continuera à procurer à la communauté des
internautes, il est essentiel que les responsables de Bibliothèques
soient ouverts et transparents quant à la méthodologie
qu'ils utilisent pour choisir les sites archivés. Oter des sites
clandestinement - comme le dicte la politique actuelle - ne fera qu'augmenter
la crainte du fait qu'Archive.org est peut-être en train de réécrire
l'Internet de la façon qui l'arrange.
Le but annoncé
de l'archive internet est de fournir une vaste ressource aux chercheurs,
historiens et universitaires. C'est certainement du fait de ce but admirable
qu'Archive a reçu des contributions de sponsors tels Alexa Internet,
AT&T, Compaq et Xerox PARC, sans compter les innombrables supporters
individuels qui croient en l'idée d'un internet librement accessible
à tous. On peut douter que ces supporters aimeraient voir l'ambitieuse
initiative obérée par des doutes quant à l'intégrité
de ladite archive suite à des violations commises par ceux qui
tentent de pervertir l'usage des lois sur le DMCA afin de censurer les
choses qui ne leur plaisent pas. Le risque face à une discrimination
silencieuse de ce type envers la liberté d'expression est fort;
le pouvoir d'empècher de tels abus en communiquant toute information
sur ces tentatives de discrimination sera toujours plus fort.
Il est évident que la meilleure direction consiste pour Internet
Archive à adopter une politique non seulement transparente, mais
dédiée à protéger ses propres intérêts,
ceux des propriétaires de copyrights, des créateurs de
site, et bien entendu, des milliers de personnes qui se serviront quotidiennement
de la Wayback Machine et d'autres sercices d'archivage d'internet. Il
semblerait que l'équilibre adopté par Google face à
ce problème puisse constituer une excellente méthode à
suivre pour Archive.org.
Kady O'Malley, Dave Touretzky, and Scott Pilutik
Propriétaires
de SlatkinFraud.com
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